Suivant les critiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la levée jugée trop précoce et brutale des restrictions anti-Covid dans sept pays européens, l’Académie de médecine s’alarme de la remontée des contaminations en France. Selon les données de Santé publique France publiées samedi, le nombre moyen de contaminations quotidiennes lissé sur 7 jours dépasse désormais les 127 000.
Le rebond épidémique serait-il plus important que prévu ? En France, le nombre de contaminations continue de progresser et dépasse largement les 100 000 cas par jour. La seule journée de vendredi a enregistré plus de 139 000 contaminations contre 81 000 une semaine plus tôt. La tendance est nette et inquiète fortement l’OMS, qui note une augmentation du nombre de cas dans 18 des 53 pays de la zone Europe, en particulier dans sept pays qui ont levé trop « brutalement » les mesures anti-Covid : Allemagne, Chypre, France, Grèce, Irlande, Italie et Royaume-Uni. Dans ce dernier pays, les estimations britanniques publiées vendredi sont éloquentes : 4,26 millions de personnes étaient atteintes du Covid la semaine précédente, soit un niveau très proche du record de contaminations enregistré au Royaume-Uni, de 4,3 millions de personnes, la toute première semaine de 2022.
Un rebond qui n’est pas seulement attribué à la prédominance du sous-variant d’Omicron BA.2, 30 % plus contagieux que BA.1. En effet, souligne Santé publique France (SPF) dans son analyse de risque sur les variants diffusée ce matin, « d’après les études de modélisation, BA.2 ne peut pas à lui seul expliquer ces tendances ». L’agence pointe ainsi une modification du taux de transmission « liée à une diminution du respect des gestes barrières et des mesures de contrôle ».
Pour le moment, la situation est relativement stable à l’hôpital en France, avec 20 606 malades recensés dimanche (versus 20 532 la veille et 20 566 la semaine dernière), dont 292 nouveaux patients accueillis (contre 619 samedi et 323 dimanche dernier). Les services de réanimation recensaient 1 486 patients dimanche (versus 1 481 la veille et 1 642 la semaine d’avant). Malgré tout, l’OMS, SPF et l’Académie de médecine appellent à éviter tout relâchement et à poursuivre la campagne de vaccination. Cette dernière insiste notamment auprès des personnes âgées ou atteintes de comorbidités pour qu’elles continuent « d’appliquer strictement les gestes barrières et de porter le masque, de préférence FFP2, en milieu clos ou en situation de promiscuité », et qu’elles mettent à jour « sans tarder » leur statut vaccinal avec la 3e dose puis la 4e dose dès 65 ans. SPF remarque d’ailleurs que « le taux d’hospitalisation faible avec Omicron est en partie porté par l’efficacité de la vaccination contre les formes sévères ; il est donc essentiel de maintenir des niveaux d’immunité élevés, entre autres par l’administration de doses de rappel dès que nécessaire ».
De son côté, l’OMS veut imposer 4 priorités : protéger les plus vulnérables, renforcer la surveillance et le séquençage, offrir l'accès de plus de pays aux nouveaux médicaments antiviraux et s'attaquer au fardeau du post-Covid ou du Covid long. Se réjouissant d'un « très grand capital d’immunité » acquis dans la région et du fait que « l’hiver s’achève, donc les gens vont moins se rassembler dans des petits espaces confinés », elle se dit « optimiste mais vigilante ».
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