Source d’importants échecs thérapeutiques, la résistance multiple et croissante aux traitements du paludisme dans le Sud-Est asiatique inquiète la communauté scientifique.
Jusqu’à 80 % des parasites les plus courants du nord-est de la Thaïlande et d’autres régions du Sud-Est asiatique sont aujourd’hui résistants à la combinaison d’artémisinine et de pipéraquine, association la plus utilisée pour lutter contre le paludisme, comme le révèle une étude publiée hier dans la revue « The Lancet Infectious Diseases ». Ce constat est d’autant plus alarmant que 200 millions de cas de paludisme surviennent chaque année dans le monde, en majorité dus au parasite Plasmodium falciparum, responsable de neuf décès sur dix.
Comme le retrace l’étude, le Plasmodium falciparum, qui se propage rapidement, a acquis de nouvelles capacités de résistance aux traitements, par le biais de mutations génétiques. Plus grave encore, le phénomène pourrait ne pas se limiter à cette région du monde. Cette souche parasitaire résistante est capable d'envahir de nouveaux territoires et d'acquérir de nouvelles propriétés génétiques, soulignent les auteurs de l’étude qui n’excluent pas la propagation du parasite à l’Afrique. Ils rappellent une expansion similaire de la résistance à la chloroquine dans les années 1980 qui avait provoqué des millions de décès en Afrique subsaharienne.
Pour l’heure, la résistance préoccupe en première ligne l’Asie du Sud-Est où elle s’est aggravée drastiquement depuis 2015. À tel point qu’aujourd’hui le traitement de première ligne contre le paludisme, la DHA-PPQ, association de dihydroartémisinine et de pipéraquine, est en échec dans la moitié des cas dans le sud-ouest du Vietnam, dans 67 % des cas dans l'ouest du Cambodge et 87 % des cas dans le nord-est de la Thaïlande. Les chercheurs en appellent à abandonner cette combinaison thérapeutique au profit de la méfloquine ou de la pyronaridine. Ou encore d’une trithérapie (triple ACT) associant l’artémisinine à deux autres médicaments. Ainsi la triple association – dérivé d’artémisinine, pipéraquine et méfloquine — se révèle pleinement efficace en Thaïlande, au Cambodge et au Vietnam, indiquent les auteurs de l’étude.
Avec AFP
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