La cigarette électronique augmenterait les chances de sevrage tabagique de 77 % par rapport aux substituts nicotiniques classiques, selon une étude menée en Suisse et publiée dans « The New England Journal of Medicine ».
La e-cigarette serait une arme efficace pour aider les fumeurs à arrêter le tabac. Publiés dans « The New England Journal of Medicine », de nouveaux travaux menés par des chercheurs suisses démontrent en plus que son utilisation n’entraînerait pas davantage d’événements indésirables sévères par rapport à l’utilisation de substituts nicotiniques classiques.
L’étude portait sur 1 246 participants qui fumaient au moins 5 cigarettes par jour durant les 12 derniers mois, âgés de 28 à 52 ans (âge médian de 38 ans), aux trois quarts en activité et dont 85 % avaient déjà essayé d’arrêter de fumer. 622 ont été assignés au groupe d’intervention et 624 au groupe témoin. Des conseils portant sur l’arrêt du tabac étaient prodigués à l’ensemble des participants. En addition, le groupe intervention recevait gratuitement une cigarette électronique et les liquides associés, tandis que les participants du groupe témoin recevaient un bon d’achat (environ 50 euros) utilisable pour n’importe quel motif, y compris pour acheter des substituts nicotiniques.
À six mois, le taux d’abstinence continue du tabac (validé biochimiquement) depuis la date d’arrêt était de 28,9 % dans le groupe e-cigarette et de 16,3 % dans le groupe témoin, soit une augmentation des chances de sevrage de 77 %. Toutefois, les chercheurs notent que le taux d’abstinence à la nicotine était plus faible pour le groupe e-cigarette (20,1 %) que le groupe témoin (33,7 %).
Concernant les effets indésirables, ils ont été rapportés par 272 participants (43,7 %) du groupe e-cigarette et 229 participants (36,7 %) du groupe témoin. Mais les événements indésirables sévères ont été légèrement moins nombreux pour le groupe e-cigarette (25 signalements, 4 % du groupe) que dans le groupe témoin (31 signalements, 5 % du groupe), qui a également compté un décès.
Pour la Dr Sarah Jackson, addictologue à l’University College de Londres, qui n’a pas participé à l’étude mais a réagi à ses données sur le site « Science Media Centre », « Ces résultats devraient rassurer les personnes qui veulent arrêter de fumer et les professionnels de santé sur le fait que l’e-cigarette est un outil efficace pour le sevrage sans risque substantiel pour la santé ».
Les chercheurs ont annoncé qu’ils continueraient leur surveillance à 12,24 et 60 mois pour vérifier la persistance du taux d’abstinence des deux groupes.
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