S’estimant absentes de la médiatisation de la campagne de vaccination, les infirmières libérales réclament d'être entendues. De plus, elles mettent en doute les chiffres publiés par l’Ordre des pharmaciens.
Prenant la parole au nom des quelque 110 000 infirmières libérales, l’Union nationale des infirmiers diplômés d’État libéraux (Unidel), collectif né en 2016, réclame un droit de réponse. L’Unidel estime en effet que les médias ont volontairement écarté les infirmières de la campagne médiatique sur la vaccination antigrippale au profit des pharmaciens.
Les infirmières demandent également des comptes à la ministre de la Santé sur les chiffres qu’elle a récemment publiés et qui faisaient état de 27 000 personnes âgées vaccinées en deux semaines par les pharmaciens. « Combien ont été pendant ces quinze jours vaccinées par les infirmières ? Et par les médecins ? Ces 27 000 personnes avaient-elles été vaccinées l’année dernière et par qui ? », interpelle l’Unidel, allant même jusqu’à prétendre que ces effectifs de 27 000 patients ne constituent qu’« un transfert » et non « une augmentation de la couverture vaccinale ».
Les infirmières accusent une nouvelle fois l’Ordre des pharmaciens d’avoir émis des statistiques « non-exploitables » pour valider l’expérimentation. En effet, rappelle l’Unidel, nombre de vaccins réalisés par les infirmiers ne paraissent pas dans les statistiques car ils sont comptabilisés dans le cadre de séances de soins infirmiers. « De même, en cas de 3e soin effectué lors du passage de l’infirmière il est interdit de facturer la vaccination qui ne remontera donc pas dans les statistiques », précisent les infirmières.
Enfin, dans un ultime coup porté aux pharmaciens, l’Unidel déclare : « Les soins infirmiers, y compris les injections, nécessitent de longues années de pratiques et ils font partie de nos compétences propres. L’apprentissage de l’acte technique et de la prise en charge psychologique ne peut se résumer à quelques heures de formation. Les pharmaciens ne sont pas des soignants. » Et de soupçonner des risques de conflits d’intérêts « lorsque le pharmacien administre ce qu’il vend ».
L’Unidel n’est pas le seul à se dresser contre la vaccination à l’officine. Parallèlement, la Fédération nationale des infirmiers (FNI), l’un des principaux syndicats infirmiers, dénonce l’immobilisme de l’Ordre des infirmiers « impuissant à faire barrage à l’Ordre des pharmaciens ayant obtenu du législateur cette expérimentation vaccinale en officine sur la base d’une manipulation grossière des chiffres ».
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