Lundi soir, la Direction générale de la santé (DGS) s’était fendue d’un message à l’ensemble des vaccinateurs, inquiète de constater une baisse des commandes vaccins Covid de 27 % par rapport à la semaine précédente. Finalement, à la fermeture du portail mardi soir, leur niveau est resté « élevé » avec 2,1 millions de doses réservées.
Le « DGS-Urgent » reçu lundi après 20 heures dans les boîtes mail des professionnels de santé avait suscité la colère sur les réseaux sociaux. Priés de ne pas se démobiliser alors que le raz de marée Omicron déferle sur la France, les pharmaciens n’ont pas manqué de rappeler la multiplication des missions qui leur sont demandées et les difficultés rencontrées face à la mise en œuvre expresse de certaines mesures. Lors du point presse hebdomadaire sur la campagne de vaccination qui s'est tenu aujourd'hui, le ministère de la Santé s’est montré rassurant. Il juge le niveau atteint pour les commandes de vaccins cette semaine – dont le portail était ouvert de lundi 8 heures à mardi 23 heures – satisfaisant.
« Nous avons eu un petit signal lundi puisque les toutes premières commandes nous faisaient craindre une baisse par rapport à la semaine dernière. C’est ce qui a conduit à un rappel sur l’ouverture du portail lundi soir. Les commandes se sont rétablies mardi et nous ne sommes pas mécontents du tout du résultat. On compte beaucoup sur la ville pour participer à la dynamisation de la campagne. À ce stade, nous n’avons aucune inquiétude. » Le ministère note un bon équilibre des commandes entre les vaccins Pfizer (49 %) et Moderna (51 %), réservés principalement par les pharmaciens (35 %), les infirmiers (35 %) et les médecins (25 %). Il tient d’ailleurs à rappeler le record de vaccinations atteint la semaine du 13 décembre avec plus de 2,5 millions de doses administrées en ville, corrélé au record de commandes enregistré deux semaines plus tôt.
Interrogé sur une éventuelle autorisation pour les pharmaciens de vacciner à domicile lorsqu’aucun autre effecteur n’est disponible, le ministère dit non, rappelant que « c’est interdit par la réglementation ». Mais, bonne nouvelle, les services travaillent sur la mise en œuvre d’un système de commandes de vaccins par les pharmaciens directement auprès de leurs grossistes-répartiteurs pour un approvisionnement plus rapide et au fil de l’eau. Cependant, vu « la complexité du sujet », notamment pour répartir les stocks « dans les 182 agences de répartition pharmaceutique du territoire », les arbitrages à venir ne devraient pas permettre une mise en œuvre avant début février. Une date qui pourrait correspondre à la mise à disposition du vaccin Novavax, autorisé en Europe le 20 décembre 2021, sur le territoire français. « Nous en attendons 3,2 millions de doses au premier trimestre, dont une première livraison fin janvier, mais sans date précise. »
Après deux semaines plutôt « creuses » en raison des vacances et des fêtes de fin d’année, le gouvernement espère une nouvelle accélération de la campagne et se félicite des derniers caps franchis : plus de 53 millions de Français ont reçu au moins une dose vaccinale (91 % des éligibles dès 12 ans), près de 52 millions présentent un schéma initial complet et plus de 25 millions ont reçu une dose de rappel. Le nombre de personnes de 12 ans et plus non vaccinées baisse donc progressivement à 5,1 millions. Du côté des enfants de 5-11 ans, la campagne lancée le 22 décembre a démarré lentement en raison des vacances mais semble s’accélérer cette semaine. Au 3 janvier, 64 000 enfants de cette tranche d'âge ont reçu une première dose.
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