À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, le 1er décembre, Santé publique France diffuse les dernières statistiques sur le dépistage et appelle à ne pas relâcher la prévention, via une nouvelle campagne d'information.
Bien qu’en hausse de 8 % par rapport à l’année 2020, qui avait connu une chute de 13 %, le nombre des recours au dépistage enregistrés en 2021 reste inférieur au niveau d’avant l’épidémie. En 2021, 5,7 millions de sérologies VIH ont été réalisées par les laboratoires de biologie médicale. Un dépistage qui a permis de révéler 5 013 séropositivités, annonce Santé publique France, à l’origine de ces statistiques. Plus de la moitié d’entre elles concernaient des personnes hétérosexuelles. Dans 44 % des cas, il s’agissait d’hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et pour 2 % « des personnes trans contaminées par rapports sexuels ». 1 % des dépistages positifs portaient sur des usagers de drogues injectables.
Depuis janvier 2022, le dépistage du VIH en laboratoire de biologie médicale, sans ordonnance, sans rendez-vous et sans avance de frais concerne tous les assurés sociaux et leurs ayants droit, dont les bénéficiaires de l’aide médicale d’État (AME). Cette mesure suffira-t-elle à réduire à l’avenir le taux encore trop important (29 %) de séropositivités découvertes à un stade avancé de l’infection au VIH ? Ce retard pris dans le dépistage « constitue une perte de chance en termes de prise en charge individuelle et un risque de transmission du VIH à leurs partenaires avant la mise sous traitement antirétroviral », déplore le ministère de la Santé et de la Prévention. Car, rappelle la Dr Florence Lot, responsable de l'unité VIH-IST-Hépatites B et C auprès de Santé publique France, « Connaître son statut sérologique, c’est pouvoir bénéficier des traitements antirétroviraux permettant de vivre comme tout le monde (…). Plus l’infection à VIH est diagnostiquée tôt, plus les bénéfices du traitement sont importants, que ce soit au niveau individuel ou collectif, permettant ainsi de lutter contre la transmission du VIH. ». Sans compter l’impact de ce dépistage précoce sur la dynamique de l’épidémie.
Or de nombreux freins au dépistage subsistent : difficulté d'accès géographique ou financière, nécessité de prise de RDV ou encore crainte d’une stigmatisation et d’une discrimination en cas de résultat positif. Afin de lever ces réticences, Santé publique France relance sa campagne en faveur du dépistage via la diffusion sur Youtube de la vidéo « Vivre avec le VIH, c’est d’abord vivre - Lettre à moi-même ».
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