L’Académie de médecine alerte sur les dangers de lésions que comporte l’écouvillonnage nasal dans le cadre d’un prélèvement nasopharyngé.
Avec plus de cinq millions de tests antigéniques déjà réalisés, dont 80 % en officine, le prélèvement nasopharyngé se banalise au fil du temps. Pour autant, en dépit de son utilisation massive, l’écouvillonnage nasal n’est pas un geste anodin, comme le souligne l’Académie de médecine. Elle tient à rappeler les précautions à observer et les risques encourus notamment face à la multiplication et la répétition des prélèvements, « parfois effectués dans des conditions inadaptées ».
Les désagréments, douleurs ou saignements, connus comme les complications courantes de cet écouvillonnage nasal, peuvent être considérés comme bénins. Mais depuis quelques semaines, la littérature scientifique commence à faire état d’autres conséquences plus graves, telles des brèches de l’étage antérieur de la base du crâne qui peuvent être associées à un risque de méningite. Des chercheurs espagnols signalent ainsi un cas de fistule du liquide céphalorachidien chez une femme de 41 ans après un test Covid.
Pour prévenir tout risque de lésion, les académiciens rappellent les bonnes pratiques à respecter dans le cadre des prélèvements nasopharyngés. L’opérateur doit au préalable interroger le patient sur d’éventuels antécédents accidentels ou chirurgicaux de la sphère ORL pouvant modifier l’anatomie des cavités nasales et sinusales. Il s’agit principalement d’interventions sur la cloison, le cornet nasal inférieur et les sinus de la face.
En ce qui concerne le prélèvement lui-même, la tête du patient ne doit être en aucun cas placée en hyperextension mais maintenue en position naturelle, « le menton parallèle au sol ». Ensuite, l’écouvillon doit être introduit en suivant horizontalement le plancher de la cavité nasale et n’être en aucun cas « dévié vers le haut, en direction de la base du crâne ». Enfin, la réalisation des prélèvements nasopharyngés doit être réservée aux professionnels de santé formés, recommande l’Académie de médecine qui préconise de privilégier les tests salivaires pour les enfants.
Anticipant sur l’utilisation des autotests, dont l’arrivée en pharmacie a été annoncée pour le 12 avril par le ministre de la Santé, les académiciens émettent quelques réserves. « L’autoprélèvement peut exposer à de faux négatifs lorsque l’écouvillonnage est trop timide et superficiel, en revanche il peut aussi devenir dangereux lorsque l’écouvillonnage est trop profond et dirigé dans la mauvaise direction », mettent-ils en garde.
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