Une enquête menée début novembre par la Fédération nationale des infirmiers (FNI) dévoile que seulement 11,8 % des patients à qui l’infirmier prescrit un vaccin reviennent pour l’injection en cabinet après délivrance des doses à l’officine. Pointant un détournement de patientèle par le pharmacien entraînant la non-rémunération de l’infirmier, la FNI réclame, en plus de disposer d’un stock de vaccins en cabinet, la création d’une cotation pour la prescription de la vaccination. Une demande qui rejoint celle des syndicats de pharmaciens.
Dans un communiqué, la Fédération nationale des infirmiers (FNI) déplore « un glissement de la patientèle » des infirmiers vers l’officine en ce qui concerne la vaccination. Face aux remontées du terrain, le syndicat a mené l’enquête début novembre : seulement 11,8 % des patients à qui l’infirmier a prescrit un vaccin reviendraient auprès de lui pour se faire vacciner, après la délivrance de la dose en pharmacie. Interrogés sur ce que deviennent leurs patients, les infirmiers estiment à 70 % qu’ils sont « parfois » vaccinés à l’officine, 18 % qu’ils le sont « systématiquement ».
Or, comme les pharmaciens, les infirmiers ne bénéficient pas d’une cotation pour l’acte de prescription vaccinale seul. Cela signifie qu’après avoir prescrit, si le patient ne revient pas avec le vaccin délivré en pharmacie pour l’injection en cabinet, l’infirmier n’est pas rémunéré. Un problème déjà pointé par les syndicats de pharmaciens : « Actuellement nous avons une rémunération pour l’injection (7,50 euros) et une rémunération pour la prescription et l’injection (9,60 euros), mais pas pour la prescription seule. Il y a des cas où le pharmacien va prescrire le vaccin qui va être administré par l’infirmier, par exemple lorsque le patient est à domicile et n’est pas mobile. Il faut individualiser les actes », explique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Considérant que la situation actuelle « freine le déploiement de la vaccination dans les cabinets infirmiers », la FNI demande à son tour « la création d’une cotation spécifique permettant d’isoler et de rémunérer l’acte de prescription (…) qui permettra de valoriser le travail de prévention réalisé par l’IDEL en amont de l’injection ». En sus, elle souhaite que les cabinets infirmiers puissent disposer d’un stock de vaccins pour « permettre aux patients d’être directement vaccinés par l’IDEL », éviter « la fuite de patients vers l’officine, qui est aujourd’hui le passage obligatoire pour la délivrance des doses » et fluidifier les parcours patients « afin d’améliorer la couverture vaccinale ». Des demandes que le syndicat va porter auprès du ministère de la Santé.
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