Alors que les produits de contraste ne seront prochainement commandés que par les cabinets de radiologie et non plus par les officines (sauf quelques exceptions*), la question de la reprise des stocks des officines restait en suspens. Les laboratoires viennent d’indiquer que ces produits issus du circuit officinal ne seraient pas repris.
« Il n’y aura pas de reprise des produits de contraste des pharmacies par les laboratoires car ces derniers estiment que le circuit pharmaceutique n’est pas garanti. En revanche, les laboratoires reprendront ceux provenant des grossistes-répartiteurs. » C’est ce qu’ont appris les syndicats de pharmaciens lors d’une réunion avec la direction de la Sécurité sociale (DSS) concernant les produits de contraste, qui devraient, à partir du 1er mars, être commandés par les cabinets de radiologie et non plus par les officines. « La DSS avait comme première idée de reprendre elle-même ces produits mais elle est nous a indiqué que ce n’était finalement pas possible légalement », indique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Mais pourquoi le circuit pharmaceutique ne serait-il donc pas « garanti » ? Les officinaux stockent-ils mal les produits, ouvrent-ils les conditionnements ? Pour Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), la petite phrase « est une insulte à la profession ».
Face à cette annonce, le président de l’USPO presse tous les pharmaciens qui ont encore des produits de contraste en stock à les renvoyer tout de suite chez le grossiste. Et si ces derniers ne les reprennent pas, « allez donc les déposer devant l’agence régionale de santé qui, elle, saura sans doute quoi en faire ! », ironise-t-il. « Nous allons envoyer une circulaire aux pharmaciens pour leur dire qu’ils ne doivent plus avoir aucun produit en stock », annonce également Philippe Besset. Il estime, lui, qu’une éventuelle reprise des produits par les grossistes sera sans doute compliquée. « Je pense que cela va poser problème. Les grossistes vont pouvoir se faire reprendre leurs stocks par les laboratoires, peut-être seront-ils plus conciliants, mais ils n’auront aucune obligation de le faire, c’est à leur discrétion », analyse-t-il. Le président de la FSPF a voulu aussi alerter la DSS sur les conséquences de ces changements pour les patients. « Pour les semaines qui viennent, il faut dire aux patients de ne pas venir chercher les produits de contraste dont ils ont besoin le jour même où ils doivent faire leur radio car ils ne les auront pas. Il faut leur dire d’anticiper et de venir les chercher dès qu’ils ont l’ordonnance. »
Autre information importante : il sera toujours possible de délivrer des produits de contraste en officine, durant le mois de mars uniquement. En effet, « il y aura, au mois de mars, une période moratoire durant laquelle les deux systèmes cohabiteront (circuit officinal et des cabinets de radiologie, N.D.L.R.) », dévoilent les présidents de l’USPO et de la FSPF.
* Les produits iodés strictement inférieurs à 50 ml et les produits iodés faiblement dosés et de grande contenance vont rester dans le circuit de distribution actuel et seront toujours délivrés par les officines.
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