Les produits du premier recours affichent une croissance en valeur de 7,1 % en 2021, à plus de 3,7 milliards d’euros (+4,4 % versus 2019) portés par les résultats enregistrés par les compléments alimentaires (+10,4 %) et les dispositifs médicaux (+15,3 %). Ceux-ci représentent désormais 28,6 % et 21,5 % de parts de marché, grignotant peu à peu la part des médicaments dits d’automédication qui, pour la première fois, passent sous la barre des 50 % de parts de marché. Ces derniers progressent également en 2021 avec un chiffre d’affaires de plus d’1,8 milliard d’euros (+2,2 %), après une année 2020 plus difficile (-7,3 % vs 2019).
Selon le Baromètre 2021 réalisé par OpenHealth Company pour NèreS à partir d’un panel de plus de 11 000 pharmaciens, ces bonnes nouvelles profitent à toutes les officines, quels que soient leur taille et leur lieu d’implantation. « Si les Français n'ont jamais cessé de fréquenter les pharmacies, les achats avaient marqué le pas en 2020. En 2021, la reprise est là et l’année est marquée par une belle dynamique », constate Nicolas Grélaud, directeur des opérations d’OpenHealth Company. Les produits de premier recours représentent en moyenne 9,2 % des ventes et 27 % des visites en pharmacie. « Sur la base de 11 heures d’amplitude horaire moyenne d’une pharmacie, ce sont plus de 21 personnes qui sont prises en charge toutes les secondes par les officines grâce aux produits de santé et de prévention de premier recours », remarque Luc Besançon, délégué général de NèreS.
Améliorer l'accès aux soins
Après un premier trimestre 2021 en demi-teinte, le reste de l’année a été très favorable au marché du premier recours, en particulier au dernier trimestre avec le retour des pathologies hivernales. Ce sont d’ailleurs les segments du système digestif (+4,4 %), de la douleur (+3,8 %) et du système respiratoire (+7,4 %) qui sont les plus sollicités, que ce soit en valeur ou en volume, alors qu’ils étaient tous trois en recul l’année précédente. Par ailleurs, NèreS note une appétence de plus en plus marquée des Français pour les produits à visée de prévention, qui représentent désormais 39,3 % des achats de premier recours, contre 34 % cinq ans plus tôt.
La dynamique s’appuie également sur l’innovation, les produits lancés depuis 2019 concentrant 16,7 % des parts de marché du premier recours, en particulier pour les dispositifs médicaux (34,9 %) dont la croissance est notamment tirée vers le haut par les autotests : +10,3 % par rapport à 2020 et +111 % par rapport à 2019. En revanche, les nouveaux médicaments lancés depuis 2019 ne représentent que 1,7 % du marché, ce que NèreS explique par « un cadre réglementaire contraignant, notamment en matière de délistage ». L’occasion pour Vincent Cotard, président de l'association, de rappeler l’ensemble des propositions faites en vue de l’élection présidentielle sur la plateforme NèreS, pour que les médicaments sans ordonnance puissent participer à l’amélioration de l’accès aux soins.
Économiser du temps médical
« Une étude de l’association européenne des produits de santé et de prévention de premier recours (AESGP), montre que le recours à nos produits en Europe permet d’économiser 2,4 heures de temps médical par médecin généraliste en Europe, souligne Luc Besançon. C’est beaucoup moins en France, nous avons donc une marge de progression en nous appuyant sur les professionnels de santé qui ont fait leurs preuves en temps normal comme en tant exceptionnel : les pharmaciens. » Faire du pharmacien la première étape dans le système de santé est l’ambition affichée de NèreS. L’association a lancé une campagne de communication « Mon pharmacien, mon conseil santé » en septembre dernier, qui doit se terminer fin février, principalement sur les réseaux sociaux « pour toucher les personnes qui ne vont pas habituellement en pharmacie ». D’autres opérations de ce type devraient suivre.
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