La France est à la traîne en matière de couverture vaccinale. « Il n’y a pas vraiment de politique vaccinale en France, reconnaît David Silva Do Lago, animateur réseau au Gérontopôle Auvergne Rhône-Alpes. Il y a des recommandations qui nous arrivent du national mais derrière, il y a très peu de mises en place au niveau des territoires et pas d’organisation entre les acteurs. » Sur ce constat, le Gérontopôle AuRA, guidé par le Pr Gaëtan Gavazzi, prend les choses en main et lance ce 14 mai le projet Prevax, qui consiste à modéliser et évaluer l’efficacité d’une politique vaccinale chez les personnes âgées, venue du terrain, à l’échelle régionale. Pour commencer.
« Le but est de construire le réseau au niveau régional mais derrière, l’expérimentation se fera à l’échelle départementale », explique David Silva Do Lago. Le projet s’étale sur 4 ans et a pour objectif principal de majorer les couvertures vaccinales contre la grippe, le Covid-19, les infections à pneumocoque et le zona chez les personnes de 60 ans et plus, toutes insuffisantes.
Un réseau d’acteurs
Quatre départements sont intégrés dans l’expérimentation : la Haute-Savoie, l’Isère, la Loire et le Rhône. « Ce ne sont pas forcément les départements les plus riches, ni les plus isolés de la région, mais ils ont déjà une certaine appétence pour la vaccination », justifie David Silva Do Lago. Première étape, réunir les acteurs de la vaccination de ces territoires pour « un brainstorming », puis définir la politique vaccinale locale avec les outils adaptés. Autour du Gérontopôle sont impliqués médecins libéraux, pharmaciens, infirmiers et biologistes via leurs Unions régionales des professionnels de santé (URPS), les institutionnels (conseils départementaux, caisses primaires d’assurance-maladie, l’Agence régionale de santé, certaines mutuelles…), des associations de patients, ainsi que des industriels (Sanofi, MSD, Pfizer, GSK, Moderna et Seqirus). « Le but de ces réunions est, quand on lève un frein, de s’adresser au partenaire présent autour de la table et de trouver les leviers pour lever les freins », explique David Silva Do Lago. Un peu comme pendant la pandémie de Covid-19 où pouvoirs publics et professionnels de santé avaient fait sauter les verrous et assoupli les règles.
Les échanges vont ainsi permettre modéliser la politique vaccinale en AuRA et de développer des outils de sensibilisation aux risques infectieux à destination des usagers et des professionnels de santé, et d’en évaluer les résultats. Quant au financement, il repose pour l’instant sur les fonds propres du Gérontopôle et sur les laboratoires partenaires.
Dans ce projet, le pharmacien a toute sa place. « Pour l’instant, les contours n’ont pas été définis, explique Olivier Rozaire, président de l’URPS pharmaciens AuRA. Le but est d’accélérer ce qu’on est en capacité de faire aujourd’hui, c’est-à-dire la prescription de vaccins. »
Si aucun objectif chiffré n’est fixé en termes de résultat, pour David Silva Do Lago « chaque pourcentage de gagné sera important. On part sur des petits objectifs, pour retomber sur des moyennes européennes, et combler notre retard. »
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