Fin d’expérimentation

Que va devenir la dispensation adaptée après le 30 juin ?

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Publié le 16/06/2022

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Lancée le 1er juillet 2020, l’expérimentation de la dispensation adaptée prend fin le 30 juin. Que va-t-il se passer après cette date ? L’assurance-maladie veut se donner le temps de la réflexion avant toute décision avec ses partenaires conventionnels. L’USPO appelle à poursuivre la mission et à définir dès maintenant les modalités applicables au 1er juillet, tandis que la FSPF souhaite revoir le mode de calcul de la rémunération.

C’est sur la rémunération de la dispensation adaptée que le bât blesse, rappelle Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Et c’est la raison pour laquelle il a refusé de signer l’avenant 20, en février 2020, organisant l’expérimentation de la dispensation adaptée.

Le versement de la ROSP est conditionné à une baisse des volumes de boîtes délivrées fixées par l’assurance-maladie. Si l’objectif est atteint, 45 % des économies générées par la dispensation adaptée sont alors reversées aux pharmaciens, à hauteur de leur contribution. La FSPF, opposée au principe d’une rémunération déclenchée en fonction d’un objectif d’économies, avait prédit, deux ans plus tôt, que ce mode de calcul aboutirait à une absence de rémunération. De fait, l’an dernier déjà, l’objectif n’avait pas été atteint, et la situation est identique cette année. L’assurance-maladie avait malgré tout décidé de déclencher la ROSP en 2021, mais le fera-t-elle cette année ?

Temps d'analyse

Au regard du mode de calcul, Philippe Besset voit d’un bon œil que l’assurance-maladie annonce, lors de la commission paritaire nationale du 7 juin, vouloir prendre le temps d’analyser ces deux années d’expérimentation avant de poursuivre cette mission. « Je milite pour le versement de la ROSP aux pharmaciens impliqués en 2022, mais surtout pour qu’on change le mode de calcul », explique Philippe Besset.

Mais le temps de réflexion annoncée par l’assurance-maladie inquiète Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) qui, lui, appelle à la poursuite de la mission sans interruption, au risque sinon de décourager les confrères impliqués ces deux dernières années. Pour cela, « nous avons besoin de connaître les molécules concernées et le mode de calcul de la rémunération pour pouvoir continuer », précise-t-il. D’autant que la convention pharmaceutique, signée en mars dernier, prévoit d’étendre, dès juillet prochain, la dispensation adaptée à des produits de la LPP comme les bandelettes pour les lecteurs de glycémie ou encore les pansements. Affaire à suivre.

Mélanie Mazière