Au-delà des conséquences de potentiels délestages pour les officines, les ARS rappellent aux pharmaciens qui dispensent de l’oxygène à domicile leurs obligations vis-à-vis de leurs patients. Des dispositifs existent déjà pour assurer la prise en charge des patients à haut risque vital (PHRV) et ceux en hospitalisation à domicile (HAD). Sur demande auprès de l’ARS, ils peuvent bénéficier d’une information prioritaire de la part de leur distributeur d’énergie : ils sont prévenus au moins 5 jours avant une coupure programmée et disposent d’un numéro de téléphone dédié en cas de coupure imprévue.
Cependant, « de nombreux patients insuffisants respiratoires qui bénéficient notamment d’une prestation d’oxygénothérapie long terme (au moins trois mois) de longue durée quotidienne (minimum 15 heures par jour) ne sont pas nécessairement inclus, ni dans le périmètre des PHRV, ni parmi les patients pris en charge en HAD ». Dans ce cadre, l’ARS rappelle que le pharmacien est « tenu à une obligation d’astreinte 24/24h et 7/7j » et qu’il doit, sur demande du prescripteur ou sur la base d’une étude de risques, remettre « une bouteille d’oxygène gazeux de secours pour les patients disposant d’un concentrateur fixe, ou d’oxygène liquide ».
La solution de l'oxygène liquide
Christophe Buttet, président de l’AP2G, confirme ces obligations « prévues par les bonnes pratiques de dispensation à domicile de l’oxygène à usage médical en cas d’interruption sur le réseau électrique, indépendamment de la problématique actuelle de potentiels délestages ». En l’occurrence, c’est toujours le principe de précaution et la continuité de la prestation qui doivent prévaloir. « Deux solutions peuvent être envisagées selon les patients : soit on ajoute du matériel de secours supplémentaire, soit on envisage un changement de la source d’oxygène pendant la période concernée, en coordination avec le prescripteur. L’oxygène liquide ne nécessite pas de raccordement à une source électrique contrairement à l’oxygène produit par le concentrateur. » Néanmoins, ajoute le président de l’AP2DG, il est possible qu’un délestage électrique de 2 heures n’ait pas de conséquence pour un patient ayant besoin de 15 heures d’oxygène par jour.
Par ailleurs, le pharmacien doit avoir évalué la distance d’intervention en amont. « Si un appareil tombe en panne, le temps nécessaire au déplacement entre le site de rattachement et le patient ne doit pas dépasser 3 heures en conditions usuelles. » Dans la pratique, les pharmaciens qui dispensent de l’oxygène à domicile font le plus souvent appel à un prestataire spécialisé à qui ils délèguent ces obligations, via un contrat de sous-traitance, notamment parce que les conditions de sécurité pour le stockage de l’oxygène liquide ne sont pas compatibles avec toutes les officines.
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