Épisode 221. Kenza et Marion doivent délivrer le même médicament à deux patients. Il ne reste qu’une boîte en stock et le médicament est en rupture chez le fabricant.
- Marion, Kenza, je vous abandonne une petite heure. Je dois me rendre au commissariat de police, dit Karine, son manteau déjà sur le dos.
- L’enquête sur le cambriolage avance ?, demande Kenza.
- Il semble qu’il y ait de nouveaux éléments mais j’en saurai plus dans quelques minutes. Ça ira ?
- Deux pharmaciens, plus Alice, Nicole, Lou, Gisèle et Emmanuel. Aucun souci. L’activité est fluide. J’ai l’impression que la moitié de la ville est partie en vacances, rassure Marion.
- Vivement les vacances ! Deux jours encore et direzione Roma, ajoute sa collègue.
Quand les deux pharmaciennes reviennent dans l’espace de dispensation, quelques patients attendent leur tour. Kenza et Marion s’installent chacune à un comptoir.
- Monsieur Gimbert, comment allez-vous ? Vous venez renouveler votre ordonnance ?, dit aimablement Marion au sexagénaire.
- Et oui, ça fait déjà un mois. Alors… que je vous montre ce dont j’ai besoin. J’ai fait des croix devant les médicaments qu’il me faut, explique le patient en indiquant sur l’ordonnance les lignes de médicaments à délivrer. Avez-vous reçu l’Adiazic ? Vous n’aviez pas pu me le donner le mois dernier. Heureusement, il m’en restait… mais là je suis à sec.
Avant de répondre, Marion consulte le stock.
- Nous en avons reçu. J’ai une boîte. Je vais aller la chercher tout de suite.
Lorsque l’adjointe s’approche du réfrigérateur, sa collègue Kenza est déjà en train d’y chercher un médicament.
- Je te laisse la place, dit cette dernière tout en faisant pivoter les roues de son fauteuil roulant.
Une boîte d’Adiazic est posée sur ses genoux.
- Je venais justement chercher ça, dit Marion en montrant le médicament du doigt.
- C’est la dernière. Trop tard, désolée.
- Non, laisse la moi. Je viens de la facturer à Monsieur Gimbert. Il a pu se débrouiller jusqu’à présent, mais maintenant il n’en a plus du tout chez lui.
- Et moi, je viens de la promettre à Madame Zillier. Même situation... premier servi…
- Mais tu ne l’as pas facturé alors que moi si. Donc je suis prioritaire. Ce médicament est en rupture. Les boîtes arrivent au compte-goutte. Je dis quoi à mon patient ?
Kenza réfléchit.
- Tu te rends compte de ce que nous sommes en train de faire ? Nous nous prenons le chou pour une boîte de médicament. Nous sommes à deux doigts de nous engueuler…
- Tu as raison, nous devons trouver une solution ensemble. J’imagine que Madame Zillier en a besoin aussi.
- Elle n’en a pas eu non plus le mois dernier, répond Kenza d’un ton désabusé.
Les deux pharmaciennes se regardent et disent ensemble :
- Vigirupture !
- Là ! Si les infos sont exactes, il semble que Juliette ait du stock chez elle. Je l’appelle, s’enthousiasme Marion.
Après avoir eu la confirmation qu’une boîte d’Adiazic serait mise de côté chez Juliette, l’adjointe s’apprête à retourner au comptoir. Kenza l’arrête et lui tend la boîte de médicament :
- Tiens, tu peux la prendre. Madame Zillier sera plus compréhensive que Monsieur Gimbert. Elle est surtout plus mobile et ce sera plus facile pour elle de se rendre à la pharmacie de Juliette.
- Merci. Ces ruptures de stock nous mettent à cran. Hier, nous avons eu le même dilemme avec l’amoxicilline/acide clavulanique. Une boîte, deux patients. On choisit qui ?
(à suivre...)