Le bilan de médication pour les personnes âgées est sans conteste la mesure phare de cette convention. Il ancre le pharmacien dans la prise en charge des personnes âgées exposées au risque d’iatrogénie.
Ministère de la Santé, ministère des Comptes publics et ministère de l’Agriculture, l’avenant signé hier par Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) et Nicolas Revel, directeur général de l’assurance-maladie devra être soumis à pas moins de trois ministères avant d’être publié au « Journal officiel ».
Toutefois, si l’arrêté de marge doit entrer en vigueur dès le 1er janvier prochain, il faudra attendre six mois après la publication du texte pour que les nouvelles missions puissent être appliquées. La grande nouveauté est sans aucun doute le bilan de médication. Il s’adresse aux personnes âgées de 65 ans et plus en ALD et aux personnes âgées de 75 ans, polymédiquées (à partir de cinq molécules). L’entretien initial sera rémunéré 60 euros, l’entretien de la seconde année, 30 euros si un nouveau traitement intervient, 20 euros seulement en l’absence de nouveau traitement. Une innovation lourde de symbole. « Il y a encore cinq ans nous refusions encore de nous intéresser à la personne non malade. Aujourd’hui, nous acceptons d’accompagner les personnes âgées pour prévenir les risques d’iatrogénie et pour améliorer l’observance », déclare Gilles Bonnefond.
Ce nouveau virage n’empêche pas la profession de continuer à s’investir dans ses missions antérieures. Les entretiens asthme et AOC (anticoagulants oraux) seront d’ailleurs revalorisés à hauteur de 50 euros la première année, et de 30 euros les années suivantes. Une revalorisation a également été accordée pour la permanence pharmaceutique. L’astreinte sera indemnisée à hauteur de 170 euros.
La prise en charge coordonnée des patients, c’est-à-dire la participation du pharmacien à une équipe de soins primaires, sera quant à elle gratifiée de 280 euros en 2018 et en 2019. La transmission des feuilles de soins électroniques figure également aux financements prévus tout comme l’équipement progressif des postes d’officine pour la télémise à jour des cartes vitales : 689 euros sont prévus pour une borne ainsi que 250 euros par lecteurs. Les pharmaciens seront amenés contre rétribution à participer au déploiement du DMP. Actuellement en expérimentation dans neuf départements, il devrait être généralisé au premier semestre 2018.
Enfin une enveloppe de 2,5 millions d’euros est prévue pour de nouvelles missions qu’il conviendra de mettre en place avec l’assurance-maladie : sevrage tabagique, chimiothérapie orale, PDA, livraison à domicile…
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