Selon les calculs de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) quatre décisions vont grever de 230 millions d’euros le réseau officinal en 2021. Outre la restitution de cette somme, le syndicat demande une enveloppe de 200 millions d'euros pour revaloriser les salaires des collaborateurs de l'officine, comme l'ont été ceux des salariés hospitaliers publics ou privés dans le cadre du Ségur de la Santé.
Si l’économie de la pharmacie d’officine a été bien moins impactée par la crise du Covid-19 que d’autres secteurs comme la culture, ou d’autres métiers de la santé comme les dentistes, la FSPF rappelle que les problèmes économiques de l’officine préexistaient à la crise et n’ont pas été résolus. Cela n’a pas empêché les pharmaciens de répondre présent tout au long du confinement et au-delà, et d’assumer des missions supplémentaires. « Nous n’attendons pas de reconnaissance particulière pour les actions menées pendant la crise, nous avons fait notre devoir. En revanche, nous ne pensions pas subir de telles sanctions financières que nous estimons non méritées », lâche Philippe Besset, président de la FSPF.
Et celui-ci d’énumérer : la baisse de l’honoraire complexe entraîne un manque à gagner de 60 millions d’euros pour le réseau ; le déremboursement de l’homéopathie diminue les revenus d’environ 120 millions d’euros ; le raccourcissement du délai d’écoulement des stocks pour les pharmaciens génère un impact de 45 millions d’euros ; l’annonce d’un plan médicament dans le futur projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) à hauteur de 600 millions d’euros pourrait impacter l'officine de 60 millions d'euros. Soit un total de 230 millions d’euros pour l’année 2021. La FSPF annonce qu’elle compte bien agir et qu’elle va se rapprocher des autres représentants de la profession pour des actions communes.
Outre sa demande de « restitution de ces 230 millions d’euros piqués au réseau », le syndicat veut que les salariés des professionnels de santé libéraux ne soient pas les oubliés du Ségur de la santé. « Le personnel hospitalier a réussi à négocier une revalorisation salariale et c’est très bien. Tout comme le personnel des cliniques privées sous l’égide du syndicat patronal employeur qui s’est engagé auprès de l’État à répercuter ces revalorisations à l’euro près. Et pourquoi les salariés des libéraux n’ont aucune revalorisation ? Cela vaut pour les préparateurs en pharmacie et les pharmaciens adjoints qui ont répondu présents au premier jour de la crise, comme cela vaut pour les salariés des cabinets médicaux », regrette Philippe Besset. C’est pourquoi la FSPF souhaite une revalorisation des salaires des collaborateurs de l’officine de 50 euros par mois, soit une enveloppe de 200 millions d’euros pour les 100 000 équivalents temps plein de la pharmacie d’officine, à ajouter à la restitution des 230 millions d’euros.
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