NON-SIGNATAIRES de l’avenant rémunération, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) et l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) souhaitent que le gouvernement fasse marche arrière. « Nous allons de nouveau avertir le ministère pour leur dire que ce qui a été signé par la Fédération n’a en aucun cas le soutien, la compréhension et l’adhésion de la profession dans une très forte proportion, indique le président de l’USPO, Gilles Bonnefond. Les pharmaciens ne sont pas dupes. Nous avons six mois pour que le gouvernement se ressaisisse de ce dossier. » Pour tenter de faire infléchir la décision, les deux syndicats, rejoints par les deux collectifs de groupements (CNGPO et UDGPO), ont décidé de mener une série d’actions. Après le lancement d’une pétition il y a une quinzaine de jours contre l’honoraire d’un euro à la boîte, mais aussi contre le plan d’économies de 3,5 milliards d’euros sur le médicament, ils dénoncent désormais le dispositif de remplacement de la vignette. « Un fichier opposable aux pharmaciens, lié à la suppression de la vignette, est mis en place avec un délai de facturation à l’ancien prix réduit à 30 jours, déplorent-ils. La baisse du prix public des médicaments que le pharmacien doit respecter, met à sa charge la baisse du prix industriel en plus de la baisse de sa marge et de celle du grossiste. » « On vous fait croire que votre marge sera stabilisée alors que l’on transfère sur l’officine le coût de l’application plus rapide des baisses de prix qui vont s’accélérer et des complications pour l’étiquetage en officine, alors que l’industrie fait l’économie du vignetage », ajoutent les deux syndicats et les deux collectifs de groupement.
En signe de protestation, ils demandent aux confrères de nettoyer leurs tiroirs. Leurs mots d’ordre : « écoulez de vos stocks tous les princeps qui ont plus d’un mois de rotation » et « éliminez de vos stocks tous les médicaments en conditionnement trimestriel qui ont plus d’un mois de rotation ». Pour eux, la faute revient à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) qui, à l’occasion de la signature de l’avenant sur les honoraires d’un euro par boîte, a également consenti à la suppression du délai conventionnel d’écoulement des stocks lors des baisses de prix sans limite de dates.
De fausses affirmations.
« C’est un mensonge », rétorque le président de la FSPF, Philippe Gaertner, qui dénonce un « amalgame » entre deux réformes qui n’ont aucun lien entre elles. « D’une part, il y a la réforme de la rémunération, dont je peux entendre que certains n’aient pas compris l’importance pour la profession. Je le répète, l’orientation choisie est celle de détacher progressivement notre rémunération des prix des médicaments et dans le futur, également des volumes. D’autre part, il y a la décision de supprimer la vignette pharmaceutique. Je conteste et je réfute le fait que la Fédération aurait donné son accord sur la problématique des écoulements de stock. » Et Philippe Gaertner d’insister, la période de 20 jours pour les grossistes et de 30 jours supplémentaires pour les officinaux avant l’application des nouveaux tarifs en cas de baisse de prix, a été arrêtée par le gouvernement contre l’avis de la FSPF. « Nous avions demandé une période d’au minimum six semaines, car en deçà, cela nous semblait trop juste, en particulier pour les officines qui font l’effort d’avoir un stock plus important afin d’éviter les ruptures de stock », argumente le président de la FSPF, qui s’inscrit donc en faux vis-à-vis de certaines affirmations des deux syndicats et des deux collectifs de groupements.
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