Faute d’ouverture des négociations conventionnelles avec les pharmaciens par l'assurance-maladie, les syndicats de titulaires, FSPF comme USPO, ont décidé de suspendre les travaux de revalorisation des salaires et des classifications dans la branche officine.
« Il n'est pas possible de renégocier la grille salariale - ce qui est pourtant nécessaire - avant que les négociations conventionnelles avec l'assurance-maladie aient abouti », déclare Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). Même son de cloche à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Avec la mobilisation de la profession prévue le 21 novembre, c'est un coup de pression supplémentaire sur Thomas Fatôme que mettent donc les syndicats afin que soient lancées ces négociations conventionnelles. Des négociations qui devaient s'ouvrir au mois de novembre, et qui ont été repoussées en raison de celles qui se tiennent entre l'assurance-maladie et les médecins. Mais la pharmacie ne peut plus attendre.
« Thomas Fatôme doit comprendre que nous avons une économie réglementée et que cela fait 5 ans que nos honoraires n'ont pas bougé », argumente Philippe Denry, vice-président de la FSPF. Il ajoute que « 85 % des revenus de l’officine proviennent de l’assurance-maladie. Et non pas des ventes de crème et de shampoings ! » De plus, la rémunération que touche le titulaire ne le concerne pas uniquement : « Une partie de l'argent sert à payer des charges et des salaires », rappelle le vice-président de la FSPF. La pharmacie est en effet un réseau d’entreprise avec 120 000 salariés. « Sans ouverture des négociations avec la CPAM, la profession n'est donc pas en mesure d'engager une réforme structurelle avec de nouveaux coefficients, des progressions de carrière, et qui a vocation à s’appliquer pendant plusieurs années », poursuit-il. En revanche, rien n'est bloqué, assure Philippe Denry : « Si on a une réponse de Thomas Fatôme, on reprendra le travail. » En revanche, selon Pierre-Olivier Variot, une grille salariale revalorisée ne pourrait pas être mise en place immédiatement, mais six mois après la signature avec l'assurance-maladie d'augmentations conventionnelles. En effet, « il y a un délai de 6 mois avant que puissent s'appliquer les mesures signées dans une négociation conventionnelle. Et la profession ne pourra pas financer d'augmentations salariales avant de bénéficier elle-même de revalorisations de ses honoraires par l'assurance-maladie », explique le président de l'USPO.
Pour les syndicats de titulaires, il est donc urgent que l'assurance-maladie ouvre les négociations et prenne en compte l'inflation qui existe depuis 5 ans, sachant que la profession a déjà répercuté cette dernière sur les salaires, avec une augmentation de 9 % en deux ans. Enfin, Philippe Denry rappelle que « si l'on veut travailler avec des pharmacies réparties sur tout le territoire, notamment dans les zones rurales, cela a un coût ».
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