Quelle est la genèse de ce réseau de correspondants en binôme médecin généraliste-pharmacien d’officine ?
Christelle Ratignier-Carbonneil.- L’ANSM est engagée depuis plusieurs années dans une démarche d’ouverture. Ce réseau de correspondants vient en complément des comités d’interfaces que nous avons mis en place. Nous partageons un constat, celui de la pertinence d’accéder à des informations venant directement des professionnels de santé les plus proches des patients, qui les connaissent et les voient régulièrement, donc les médecins généralistes et les pharmaciens. Il nous est apparu logique à tous – médecins, pharmaciens et représentants de l’ANSM – d’organiser un réseau de correspondants sur le territoire pour avoir des retours du terrain sur des décisions que nous prenons, pour répondre aux besoins des patients, tout comme aux attentes des professionnels dans leurs pratiques. Le binôme médecin-pharmacien va nous permettre d’avoir un regard croisé et complet sur un même patient, une même ordonnance tout en stimulant le dialogue entre eux.
La phase pilote vient d’être lancée avec 50 binômes médecin-pharmacien répartis en France métropolitaine et ultramarine. Ce réseau de correspondants a-t-il vocation à prendre de l’ampleur ?
Nous avons souhaité avoir une bonne représentativité territoriale, aussi bien en métropole qu’outre-mer, mais aussi en milieu urbain comme rural. C’est effectivement une phase pilote qui va durer environ une année, mais je suis convaincue que cette première étape va apporter la preuve de concept de l’utilité de ce réseau. Les objectifs seront atteints, à savoir un résultat gagnant-gagnant en faveur de la sécurisation des patients exposés aux traitements et des pratiques des professionnels de santé. J’en suis d’autant plus persuadée quand je vois l’implication des partenaires. Notre visioconférence de lancement, fin avril, a ainsi réuni 95 % des binômes. Leur engouement et leur adhésion au projet sont forts, nous avons même dû refuser des candidatures de binômes.
Quels sont les premiers sujets sur lesquels vous allez les solliciter ?
Il faut bien comprendre que les sujets d’enquête seront co-construits par les partenaires de ce projet, à savoir la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), le Collège de la médecine générale (CMG) et l’ANSM. Ces « enquêtes flash » ne devraient pas dépasser six questions de façon à limiter leur impact en termes de temps sur les professionnels de santé. Elles pourront par exemple concerner des médicaments utilisés de manière courante ou au contraire dans des cas très spécifiques. Les binômes pourront aussi prendre l’initiative de faire des remontées du terrain pour faire part de leurs pratiques, de leurs attentes, etc. Ces remontées seront analysées, puis un retour sera réalisé auprès des binômes. L’objectif est de renforcer le bon usage en étant au plus près des réalités de terrain.
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