Une semaine après la décision d’alignement des prix de Risperdal sur ses génériques applicable au 1er juillet, un tarif forfaitaire de responsabilité (TFR) est mis en place à compter du 6 juillet. L’offensive des laboratoires princeps se poursuit.
L’alignement des prix de Risperdal (rispéridone) sur ses génériques, publié au « Journal officiel » du 9 juin pour une entrée en vigueur au 1er juillet, est désormais complété par l’instauration du tarif forfaitaire de responsabilité (TFR) applicable au 6 juillet. Les trois dosages sont concernés : le prix public passe à 8,09 euros pour les 60 comprimés à 1 mg, à 16,10 euros pour les 60 comprimés à 2 mg, et à 8,51 euros pour les 30 comprimés à 4 mg, soit une baisse de 10 %.
Cette décision du Comité économique des produits de santé (CEPS) en date du 11 juin confirme les craintes des pharmaciens et des génériqueurs. Dès le projet de modification des règles du non substituable, présenté fin 2018, tous avaient prédit une généralisation de l’alignement des prix des princeps. Outre un encadrement plus strict de l’utilisation de la mention non substituable (NS) par les prescripteurs, la règle, entrée en vigueur au 1er janvier 2020, est de rembourser le patient qui refuse le générique sans justification médicale à hauteur du prix du générique. Ce qui devait théoriquement entraîner un reste à charge pour le patient refusant la substitution et donc l’inciter à choisir le générique. Mais en s’alignant sur les prix des génériques, les laboratoires princeps éliminent ce possible reste à charge et donc l’incitation recherchée.
Pire, selon les syndicats de pharmaciens et les génériqueurs, les laboratoires princeps poussent, via leurs visiteurs médicaux, les médecins à prescrire en nom de marque pour que le patient bénéficie « du vrai médicament au prix du générique ». Aux yeux de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), ce comportement anticoncurrentiel est inadmissible, les laboratoires orientent le stylo du médecin et l’incitent à déroger à son obligation de prescription en DCI. Un comportement que le syndicat prouve, ordonnances en main venant de diverses pharmacies dans plusieurs régions françaises. Une mention a été ajoutée par le prescripteur qui explique que le pharmacien doit délivrer le princeps et faire jouer le tiers payant puisqu’il est au même prix que le générique.
Cette mise sous TFR systématique après alignement des prix obtenu par les laboratoires princeps attise la colère des pharmaciens. Comme le rappelle le GEMME, chaque spécialité placée sous TFR sort automatiquement du calcul de la ROSP génériques. La double peine, en somme (lire notre article « abonné »).
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