Ce « PLFSS de sortie de crise », pour la première fois, n’imposera aucune économie à l’hôpital. S’il y a bien 1,2 milliard d’euros d’économies prévues pour 2022, les efforts demandés (non détaillés à ce stade) sont contrebalancés par le gonflement du budget médicament de plus de 1 milliard d’euros.
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2022 présenté ce matin ne ressemble à aucun autre. D’abord parce qu’il succède à deux années de déficit exceptionnel en raison des mesures prises face à la pandémie. De 38,7 milliards d’euros en 2020, puis de 34,6 milliards d’euros en 2021 selon les dernières prévisions, il devrait s’établir à 21,6 milliards l’an prochain et à un peu plus de 13 milliards à l’horizon 2025. « La situation sanitaire continue de marquer les comptes de la Sécurité sociale mais son amélioration a, en conséquence, un impact positif », note Olivier Véran, ministre de la Santé. Un budget de près de 5 milliards d'euros est néanmoins prévu l'année prochaine pour la vaccination (3,3 milliards) et les tests Covid (1,6 milliard).
Pour autant, le gouvernement ne cherche pas à réduire le déficit du jour au lendemain et vise avant tout à faire repartir l’économie et à engager le « réarmement » du système de santé pour qu’il soit prêt, au plus vite, à affronter toute urgence sanitaire de grande ampleur. Dans ce cadre, le ministre annonce que « pour la première année depuis des lustres, aucune économie ne sera imposée à l’hôpital ». Le gouvernement veut « faciliter l’accès aux soins, y compris les plus innovants » et se félicite d’avoir acté, via le Conseil stratégique des industries de santé (CSIS) du 29 juin dernier, une augmentation de 1 milliard d’euros pour le remboursement des produits de santé. En clair, la construction de l’ONDAM 2022 tient compte des décisions prises lors du CSIS, ce qui se traduit par une augmentation des dépenses remboursées des produits de santé de l’ordre de 1 milliard d’euros.
Les mesures d’économie n’ont, en revanche, pas été détaillées pour le moment mais elles s’élèveraient à 1,2 milliard d’euros en 2022. Dans l’attente du texte, qui sera présenté en Conseil des ministres mercredi prochain, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), fait savoir ce qu’il espère y trouver : le droit de substitution biosimilaire des pharmaciens, le droit de prescription des substituts nicotiniques par le pharmacien dans le cadre de l’entretien d’accompagnement au sevrage tabagique, et l’extension des missions du pharmacien correspondant hors exercice coordonné.
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