Philippe Besset, président de la FSPF, a rappelé que seules la formation des professionnels de santé, l’éducation civique des jeunes et une meilleure coopération avec le ministère de l’Intérieur pourront faire barrage à la montée des agressions et des vols dans les officines, et de manière plus générale dans les commerces de proximité, lors d’une intervention dans le cadre du Salon des maires à Paris.
L’amélioration de la sécurité des professionnels de santé (et plus largement des acteurs de la vie économique) dans les communes est un garant du maintien des activités sur les territoires. Raison de plus pour estimer qu’il est intolérable que les pharmacies soient prises pour cible alors qu’elles contribuent à fournir un service public, a rappelé ce midi Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), à l’occasion du Salon des maires, à Paris.
Lors d’une table ronde organisée par l’Union des entreprises de proximité (U2P), Philippe Besset a fait référence aux émeutes de 2023 qui avaient vu certaines pharmacies caillassées et même cinq autres détruites. Le souvenir de ces violences perpétrées contre la profession a été ravivé dernièrement par l’incendie d’une officine en Martinique. Parallèlement, les vols à l’étalage sévissent dans les officines comme dans la plupart des commerces de proximité, pour un coût annuel global de 2 milliards d’euros. Sur les quelque 170 000 cambriolages qui ont eu lieu en France en 2023, 15 à 20 % visaient des commerces de proximité.
Face à la montée de ces violences, Philippe Besset identifie trois axes d’action : l’éducation civique des jeunes, la sécurisation des lieux pendant les émeutes et enfin la reconstruction rapide des structures détruites, afin « d’éviter une rupture du service public ». La prévention est également omniprésente dans ce dossier : les professionnels de santé doivent être formés et informés sur la conduite à tenir en cas d’agression. « Nous devons être en capacité d’agir et d’exclure ces agresseurs afin de nous protéger mais aussi de protéger nos salariés et notre outil de travail », abonde Anaïg Le Meur, kinésithérapeute, élue à Quimper et députée du Finistère. Elle pointe l’absence, dans certaines communes, de police municipale, alors que l’ouverture au public de ces lieux de commerces et de soins, dans la proximité, les rend plus vulnérables.
L’insécurité touche désormais tous les territoires, y compris les plus petites communes qui ne disposent pas de vidéosurveillance. Aucun commerce n’est épargné par l’opportunisme des malfrats. Pour endiguer ces phénomènes, Philippe Besset croit en la prévention et à une action concertée avec les pouvoirs publics. Il constate que, quand des destructions sont en cours, il est trop déjà trop tard, les forces de police ne peuvent plus intervenir, au risque sinon de mettre en danger des émeutiers qui, souvent, ne sont encore que des enfants. Un travail en commun avec le ministère de l’Intérieur doit être mis en place, assène le président de la FSPF. De même, contre les vols à l’étalage en forte recrudescence dans les officines actuellement, il en appelle aux pouvoirs publics pour remonter les filières de ces bandes organisées.
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