Face à un projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2022 menaçant pour « la viabilité des acteurs de la filière et la sécurisation des approvisionnements », le GEMME demande que les génériques soient exemptés de la clause de sauvegarde et un moratoire sur les baisses de prix pour 2022. Il appelle à une accélération du développement des biosimilaires et au renforcement de l’obligation de prescription en DCI.
Selon le GEMME, le PLFSS 2022 ne prévoit « aucune mesure majeure susceptible de desserrer significativement l'étau de la pression économique pesant sur les médicaments génériques et biosimilaires ». Pire, les niveaux de baisses de prix envisagés (825 millions d’euros sur le médicament vs 640 millions en 2021 et 920 millions en 2020) menacent le secteur et en particulier l’approvisionnement, « alors que le gouvernement plaide en faveur des relocalisations industrielles et du renforcement de la souveraineté sanitaire ».
Dans ce cadre, alors que débutent les discussions sur le PLFSS à l’Assemblée nationale, l’association de génériqueurs propose d'exempter les génériques de la clause de sauvegarde – comme c’était le cas jusqu’en 2019 – qui va atteindre des records cette année. « Conçu comme un dispositif de régulation financière pesant sur les médicaments les plus coûteux, l’application de cette clause à un secteur dont le développement est au contraire générateur d’économies pour notre système de santé est un non-sens économique et sanitaire », défend le GEMME. Selon les premières tendances, cette contribution pourrait être « quatre fois supérieure à celle de 2019 », précise-t-il. Certains acteurs pourraient ne pas s’en relever, ce qui fragiliserait « encore davantage le réseau d’approvisionnement » et mettrait en danger « des sites industriels français », génériques et biosimilaires représentant « plus de 60 sites et 15 000 emplois ».
C’est aussi la raison pour laquelle le GEMME demande un moratoire sur les baisses de prix pour 2022. « Des économies plus importantes et plus pérennes, sans risque pour l’approvisionnement et en préservant la prise en charge des patients, sont possibles grâce au développement des médicaments génériques et biosimilaires », souligne-t-il. L’association veut donc convaincre le gouvernement d’accélérer le développement des biosimilaires, « levier d’économie colossal pour les comptes publics ». S’il salue le retour du droit de substitution accordé aux pharmaciens dans le PLFSS, il regrette néanmoins « un manque d’ambition et un cadre trop restreint ». Enfin, le GEMME rappelle que la prescription en dénomination commune internationale (DCI), obligatoire depuis 2015, reste inégalement mise en application. Il demande des mesures pour généraliser son usage, afin de faciliter la pénétration des médicaments génériques.
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