Si l’accès aux soins reste garanti, la densité pharmaceutique ne cesse de décroître. Une tendance observée depuis le début des années 2000 et qui, pour inquiétant qu’il soit, semble avoir trouvé son rythme de croisière. En 2020, 196 officines ont ainsi fermé leurs portes, contre 219 un an auparavant. En une décennie, 1 652 officines ont disparu, soit 7,4 % du réseau officinal, signale l’Ordre, expliquant toutefois que « les évolutions réglementaires intervenues comme le statut des SEL, des SPFPL, ainsi que l’ordonnance sur le maillage officinal ont favorisé les regroupements ».
Par conséquent, la France dénombre aujourd’hui 31 officines pour 100 000 habitants, contre 35 en 2010. Pour l’heure, cette restructuration du réseau semble avoir peu d’impact sur la desserte de la population. Car, analyse l'Ordre, ces fermetures permettent de revenir à un quota démographique normal*. Aujourd’hui, remarque-t-il, plus de 9 communes sur 10 respectent le quota démographique. Toutefois, le taux de communes au-dessus du quota démographique est de 7,3 % en 2020 (7,1 % en 2010). Une densité de pharmacies plus importantes par rapport au quota légal se retrouve principalement dans les grandes agglomérations et sur le littoral du sud de la Bretagne.
Cette « exception » ne va-t-elle pas encore creuser davantage les fortes disparités entre départements ? Ainsi, dans l’Allier, le nombre d’officines a diminué de 18 % au cours des dix dernières années, de même en Charente (-17 %), dans le Gers (-16 %), la Sarthe (-15 %), l’Eure-et-Loir ou le Finistère (14 % chacun). Entre 2019 et 2020, les Pays de la Loire ont vu les fermetures d’officine augmenter de 45 %, l’Occitanie de 31 % et la Nouvelle-Aquitaine de 8 %. Ces tendances se traduisent mécaniquement par une baisse du nombre de titulaires de 2 431 entre 2010 et 2020, soit 8,7 % en 10 ans. En 2006, leurs effectifs étaient à leur apogée avec 28 194 inscrits en section A. Ils ne sont plus que 25 518 quinze ans plus tard.
*Soit 1 officine pour les 2 500 premiers habitants, puis tous les 4 500 habitants en France métropolitaine sauf dans les départements de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin où le quota est de 1 officine à partir de 3 500 habitants (art. L.5125-4 du CSP).
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