C’est peut-être le résultat le plus inquiétant issu du rapport Stada Health pour 2023 : 85 % des Européens (et 86 % des Français) ne se soumettent pas à des examens de prévention adéquats. Ils sont même 42 % à ne se rendre à aucun examen de santé (43 % en France). Des résultats qui ne varient pas avec l’âge puisque la fréquentation n’augmente que légèrement à partir de 44 ans.
Les femmes (62 %) sont les plus susceptibles de réaliser les examens de prévention recommandés (versus 53 % pour les hommes). La France se distingue par une meilleure adhésion au dépistage du cancer du sein (58 %) que le reste de l’Europe (50 %) mais les Françaises sont moins nombreuses (63 %) à effectuer des examens gynécologiques (versus 68 % en Europe). En revanche, l’Hexagone reste en retrait pour le dépistage du cancer de la prostate chez les hommes de plus de 55 ans (39 %) face à la moyenne européenne (46 %). Les raisons invoquées : le manque d’information et le coût des soins de prévention.
Crainte des pénuries
Le constat est d’autant plus inquiétant pour le groupe Stada, que « les Européens ont tendance à réduire leurs dépenses de santé en raison de l’inflation ». En effet, une personne sur deux se dit inquiète de sa situation financière personnelle et 58 % des répondants sont contraints de limiter leurs dépenses de santé en raison du contexte économique. La question du coût touche en particulier les plus jeunes : 19 % des 18-24 ans sont susceptibles de renoncer à des dépenses de médicaments, ils sont 20 % en France. Et près d’un Européen sur quatre s’inquiète de l’accès aux médicaments alors que les pénuries s’amplifient. Une crainte qui touche particulièrement les Portugais (56 %), les Tchèques (53 %) et les Allemands (50 %), loin devant les Français (38 %). Dans les faits, 18 % des Européens et 15 % des Français ont directement expérimenté des difficultés à obtenir des traitements pour eux-mêmes ou pour un proche.
Dans un autre registre, les avis sur la vaccination en pharmacie varient d’un pays à l’autre, portés par la réalité de terrain. Aussi, alors que la moyenne européenne est de 24 %, 52 % des Français estiment que la vaccination est un service essentiel en pharmacie.
Le rapport Stada Health recèle aussi de bonnes nouvelles. En effet, 73 % des Européens ont davantage pris soin d’eux-mêmes aux cours de l’année écoulée, par exemple en adoptant un régime alimentaire plus sain (27 %) ou en recherchant des conseils auprès d’un professionnel de santé tel que leur médecin généraliste (22 %) ou leur pharmacien (16 %). En outre, le bien-être mental s’est amélioré de 10 points de pourcentage par rapport à 2022 pour atteindre 67 % (71 % en France), tout comme la qualité de sommeil qui a gagné 5 points.
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