Même si le secteur a été globalement moins impacté que d’autres en 2020 grâce à la poursuite de l’activité en confinement et le fort engagement des confrères dans de nombreuses nouvelles missions, le début de l’année n’augure rien de bon et les disparités entre pharmacies sont plus marquées que jamais.
Les pharmacies de plus de 7 millions d’euros de chiffre d’affaires et celles implantées dans les centres commerciaux sont particulièrement touchées en ce début d’année et voient même la baisse de trafic s’accentuer depuis la dernière semaine de janvier. Selon les données dévoilées par le GERS*, du 11 janvier au 7 février, la baisse globale du trafic est de 10 % mais elle se concentre surtout sur les pharmacies en centre commercial (-14 %), qui voient ce recul atteindre les -18 % la première semaine de février (versus -7 % sur l’ensemble de l’année 2020). De même, les pharmacies dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à 7 millions d’euros voient leur trafic s’effondrer de 19 % entre la 2e et la 5e semaine de 2021, et même de 25 % la 1e semaine de février. Un effet collatéral du couvre-feu avancé à 18 heures depuis le 16 janvier couplé à la fermeture de centres commerciaux de plus de 20 000 m2 depuis le 31 janvier.
Des baisses tous azimuts
Certes, le chiffre d’affaires global de l’ensemble du réseau se limite à un recul de 1 % depuis le début de l’année, mais il recouvre des situations très disparates et parfois catastrophiques. D’autant que la tendance baissière observée depuis début février, de 3 % la première semaine, est générale. Le chiffre d’affaires des médicaments prescrits en ville recule de 2 % entre le 28 décembre et le 7 février, et affiche une baisse de 4 % à la première semaine de février. En ce qui concerne les médicaments délivrés sur ordonnance hospitalière, ils maintiennent une croissance du chiffre d’affaires de 7 % en début d’année, croissance qui tombe à 5 % la première semaine de février. Enfin, le chiffre d’affaires des médicaments conseil poursuit la même tendance que fin 2020, en involution de 7 % en ce début d’année, mais en chute de 11 % la première semaine de février. Les régions les plus touchées par cet effet sont l’Ile-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes, avec un trafic en officine en baisse de 13 à 17 %.
En conséquence, les médicaments remboursables, dont le volume d’achat par les pharmaciens s’était finalement stabilisé en début d’année, repartent à la baisse en semaine 5 (-3 %). Les antibiotiques affichent un net retrait (- 38 %) tandis que les analgésiques antipyrétiques, les antidépresseurs et régulateurs de l’humeur, et les antipsychotiques, tirent leur épingle du jeu (+7 à 8 %). À noter que la vitamine D se démarque nettement dans le contexte du Covid-19 avec une croissance des volumes d’achat de 45 % depuis le début de l’année, dont un pic à 80 % enregistré la dernière semaine de janvier. Du côté de l’automédication en revanche, les ventes se sont effondrées de 23 % en janvier, un plus bas historique pour ce segment de marché.
* D’après un atelier virtuel du GIE GERS et du GERS Data le 16 février dernier.
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