Sous contraintes sanitaires inédites et soumise pour la première fois à la procédure du vote électronique, la campagne s'achève sur une victoire de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) qui enlève près de 59 % des voix. Si en région, l'équilibre reste maintenu, le suspens demeure entier quant à l'avenir des négociations conventionnelles puisque ces deux syndicats, détenteurs chacun d'au moins 30 % des voix, sont habilités à faire cavalier seul pour signer avec l'assurance-maladie. La vie de cette nouvelle représentation professionnelle ne fait donc que commencer.
Chaque syndicat a sa lecture des résultats électoraux pour écrire l'avenir. Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), voit dans les dix points de progression obtenus depuis 2015 une adhésion manifeste à son programme « Revaloriser, protéger et simplifier l’exercice officinal ». Trois axes qui constitueront, affirme-t-il, l’épine dorsale de la nouvelle convention pharmaceutique qu’il entend ouvrir dès que possible avec l’assurance-maladie. « Je vais le proposer à mon conseil d’administration en mai et j’écrirai au ministre de la Santé en ce sens afin d’entamer une nouvelle négociation », annonce-t-il fort de la confiance de près de six électeurs sur dix. Et convaincu que la convention actuelle ne peut être reconduite tacitement au regard du contexte économique. « Les honoraires de dispensation doivent être revalorisés, les nouvelles missions de santé publique confiées aux officines doivent être pérennisées et financées, et les officines de proximité doivent être soutenues par un forfait mensuel de 1 000 euros », énonce-t-il.
Pas question de revenir en arrière
Philippe Besset affirme cependant ne pas vouloir signer seul cette convention mais bien dans l’unité syndicale. Le syndicat, qui a bénéficié de l’alliance avec l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) tout au long de la campagne et admet une « addition des scores » dans deux régions – les Hauts-de-France et l’Île-de-France-, tend désormais la main à l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Pour Gilles Bonnefond, il ne sera pas question de revenir sur les acquis de la réforme. « Nous allons voir comment cette nouvelle négociation sera menée. Nouvelle convention ou avenant ? L’essentiel sera le contenu. Mais il ne sera en tout cas pas question de détruire le travail fourni pendant trois ans qui a insufflé tant d’évolutions dans le métier du pharmacien », met en garde le président de l’USPO. Il conserve de ces élections un peu d’amertume, les conditions sanitaires n’ayant pas permis d’aller à la rencontre des titulaires pour leur expliquer la réforme. Sans compter les dix points d’abstention supplémentaires et le mode de vote électronique qui ont coûté cher à un syndicat « jeune » comme l’USPO. « Mais nous allons nous donner les moyens de continuer à progresser », promet Gilles Bonnefond, qui se tourne désormais vers l’avenir et s’inquiète des relations interprofessionnelles. « J’espère que les prises de position des médecins au sujet de la vaccination étaient exacerbées par la campagne électorale aux URPS, il va falloir réapprendre à travailler ensemble », déclare-t-il en rappelant l’arrivée prochaine du pharmacien correspondant. Une création de l'USPO, rappelle-t-il.
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