Fondée en janvier 2015 par quatre pharmaciens d’Auvergne-Rhône-Alpes, l’association ADOP a pris une dimension nationale en mars dernier, à l’occasion d’un partenariat avec le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP). Au moment où la première vague de Covid-19 déferle sur la France et que le confinement se met en place, l’officine reste le dernier poste avancé dans la guerre à mener, aussi bien aux yeux des Français que des pouvoirs publics. L’Ordre des pharmaciens ne s’y trompe pas. Si le réseau se mobilise naturellement pour faire face et répondre aux missions de santé publique, il doit aussi être soutenu psychologiquement. C’est là que l’association ADOP et ses 35 à 40 pharmaciens formés à l’écoute active interviennent.
Les astreintes de 24 heures se succèdent derrière le 0800 73 69 59. Du 25 mars au 15 juin, le nombre d’appels a été multiplié par 10. Après une accalmie durant l’été – qui a quand même enregistré deux à trois fois plus d’appels que les années précédentes – l’association est de nouveau très sollicitée depuis le mois d’octobre, et encore davantage depuis la mi-novembre, date à laquelle un nouveau partenariat d’un mois a été signé avec le CNOP, afin de pouvoir faire de nouveau appel à la plateforme de psychologues Stimulus. « Cet été, nous avons pu former 8 confrères de soutien supplémentaires. C’est important pour nous que ce soit un pharmacien qui réponde à un pharmacien, c’est la base fondatrice d’ADOP. »
Au téléphone, les pharmaciens appelants évoquent les nouvelles missions, les problématiques du moment, que ce soit les masques ou le gel hydro-alcoolique lors de la première vague, ou la vaccination antigrippale et les tests antigéniques lors de la seconde vague. Tous appellent pour surmenage et fatigue, des ressentis exacerbés par le manque de préparation, les messages contradictoires, les mésententes avec d’autres professions de santé et le stress communiqué par les Français au comptoir. « Lors de la 1e vague, j’ai aussi répondu à un confrère qui a une pharmacie de passage et qui a perdu 90 % de son chiffre d’affaires, ou encore à un étudiant de 6e année qui faisait son stage en pleine crise et remettait en question son choix de carrière », se souvient Hugues Videlier, membre fondateur et ancien président d’ADOP.
Avec une quarantaine d’appels reçus en novembre, ADOP prouve son utilité auprès des confrères. « Ce que je crains maintenant, c’est le moment où on va décompresser, lorsqu’on va retrouver une vie plus normale, explique l’ancien président. ADOP doit être là pendant la crise, mais aussi après. »
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Les groupements jouent la concentration