Une violence incomparable s’est abattue sur le réseau officinal lors des scènes de guérilla urbaine qui ont sévi pendant cinq nuits dans le contexte du décès de jeune Nahel, abattu par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine). Fait encore plus inédit, alors qu’une trentaine d’officines, selon les chiffres arrêtés par le ministère le 2 juillet, ont été la cible d’exactions en tout genre, deux pharmacies ont été totalement détruites. Ainsi à Montargis (Loiret), la pharmacie Mirabeau s’est effondrée quelques heures après son incendie (voir photo). À Montataire (Oise), non contents d’avoir pillé et saccagé l’officine de Jean-Marc Facq, président départemental de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), les émeutiers y ont mis le feu empêchant les pompiers d’intervenir.
Un large mouvement de soutien
Selon l’USPO, les statistiques énoncées par le ministère sont toutefois en deçà de la réalité « certains confrères touchés n'étant pas parvenus à joindre l'ARS au cours du week-end ». Face à ce déchaînement spectaculaire de la violence, une procédure d'urgence a été mise en place, permettant aux pharmacies de garde d’exercer leur droit de retrait. Selon les informations de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), cinq ou six titulaires en auraient fait usage. Parallèlement, un large mouvement de soutien s’est déclenché à travers la profession. L’USPO a ainsi mis ses services juridiques à disposition des pharmaciens touchés tandis que l’Ordre rappelait les missions de sa commission d’entraide et de solidarité. Enfin, la Caisse d'assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) s’est déclarée prête, elle aussi, à venir en aide aux pharmaciens victimes des émeutiers.
La solidarité s’est également manifestée en Guyane. Toutes les pharmacies de ce territoire ont baissé leur rideau le jeudi 29 juin dès 13 heures, suite au braquage à l'arme à feu de la pharmacie Voltaire à Cayenne. Le syndicat des pharmaciens de Guyane (FSPF) et l'URPS des pharmaciens de Guyane ont par ailleurs indiqué que d'autres braquages avaient eu lieu en très peu de temps, témoignant d'une insécurité grandissante dans le département.
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