Avant le mois de décembre, on estime qu'environ un million d'autotests étaient vendus par mois en officine. C'était avant le raz-de-marée des fêtes de fin d'année. La semaine précédant Noël, 6 millions d'unités ont été écoulées en pharmacie selon les estimations d'Olivier Véran. Entre le 28 décembre et le 2 janvier, 693 000 boîtes d'autotests ont été vendues dans les hypermarchés, supermarchés et circuits de proximité, soit un chiffre d'affaires de 4,6 millions d'euros. À titre de comparaison, « c'est autant que les ventes moyennes hebdomadaires de thé en 2021 », explique NielsenIQ, cité par l'hebdomadaire spécialisé « LSA ».
À la date du 5 janvier, 45 % des pharmaciens interrogés dans le cadre d'un sondage réalisé par l'USPO déclaraient ne pas avoir d'autotests en stock. Une tendance confirmée par le président de la FSPF qui estimait, lui, qu'un gros tiers des officines étaient à court en milieu de semaine dernière. Le 3 janvier, Philippe Besset évaluait par ailleurs à « 3 millions » le nombre d'autotests vendus en pharmacie par semaine d'ici au 15 janvier. Si certains, comme la présidente du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (CNOP), redoutait des tensions d'approvisionnement à cause de la nouvelle doctrine sur les cas contacts couplée à la concurrence des GMS, les stocks devraient suivre selon les syndicats et de grosses commandes ont pu être passées. Comme le montre le sondage de l'USPO, 77 % des pharmaciens avaient « des commandes en cours » la semaine dernière. Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, a également précisé à la sortie du Conseil des ministres tenu le 5 janvier, que « huit millions d'autotests seront distribués la semaine prochaine dans les pharmacies, sans compter les marques chinoises ».
Jusqu'à quand faudra-t-il affronter la GMS ?
La question de l'approvisionnement est également liée à la concurrence livrée depuis le 28 décembre par la GMS. Bien qu'elle ne soit autorisée à la vente des autotests que jusqu'au 31 janvier, la GMS n'a pas l'intention de renoncer à cette nouvelle activité. Invité le 4 janvier sur le plateau de « CNews », Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E.Leclerc, a clairement exprimé son intention de voir l'autorisation de vente en GMS prolongée au-delà de cette date butoir. Avec des arguments chocs à l'appui, des prix divisés par 4 et un approvisionnement assuré.
Une prorogation que les syndicats de pharmaciens veulent éviter à tout prix. Ils insistent auprès des pouvoirs publics pour que cette autorisation exceptionnelle accordée à la GMS prenne effectivement fin le 31 janvier. Il faut éviter, met en garde Gilles Bonnefond, qu'attirées par ce produit d'appel en GMS, des personnes symptomatiques trouvent ainsi une échappatoire aux tests antigéniques. Ce stratagème aurait également des conséquences en termes de santé publique puisqu'il contribuerait à fausser les données épidémiologiques.
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