« C’EST parce qu’il y avait défaut d’enquête publique chez les vétérinaires, que nous avons mené cette enquête privée », justifie Guy Barral, président de l’UNPVO. De fait, les pharmaciens vétérinaires qui continuent d’être soumis à la vague massive d’inspections de la part de l’administration, déplorent que, avec 95 % de la délivrance des médicaments destinés aux animaux, les vétérinaires libéraux ne fassent l’objet que de rares contrôles. Pour démontrer que le « système est perverti bien au-delà de ce qui paraît, nous avons souhaité mettre en évidence les nombreuses irrégularités qui entachent la délivrance des médicaments dans les cabinets vétérinaires », explique le président de l’UNPVO. L’association a ainsi mandaté, en mars dernier, l’Agence de défense des intérêts économiques (ADIE), association de détectives privés assermentés, pour réaliser une enquête dans une centaine de cabinets libéraux. L’objectif ? Démontrer certaines pratiques répandues chez les vétos, telles la délivrance sans ordonnance, la rédaction d’ordonnances de complaisance ou encore la délivrance par des personnels non autorisés. La méthode utilisée par les agents de l’ADIE consistait à se présenter, sans animal ni ordonnance, au cabinet d’un vétérinaire, et demander la délivrance d’un médicament (pilule pour chatte ou vermifuge équin). « Les résultats de cette enquête, qui n’a pas la prétention d’un sondage, précise Guy Barral, sont édifiants. »
Premier constat, sur 100 demandes, 80 ont été honorées en dépit de l’absence d’ordonnance. Dans 58,75 % des cas, ces délivrances ont même eu lieu sans ordonnance ni facture. Et plus de 7 fois sur 10, aucune ordonnance n’a été remise lors de la délivrance du médicament. Autre enseignement de cette enquête en forme de réquisitoire : dans 66,25 % des cas la délivrance a été réalisée par une personne non habilitée (47,5 % par une auxiliaire spécialisée vétérinaire ou par une personne dont la qualité est inconnue).
« Au total, notre enquête fait un constat malheureusement prévisible, conclue Guy Barral. À savoir, voilà comment cela se passe lorsqu’on laisse faire des professionnels sans les contrôler. » C.Q.F.D.
Fort de ces résultats, l’UNPVO ne compte pas en rester là. Les conclusions de son enquête sont en effet une pierre de plus dans la plainte que les avocats de l’association sont en train de constituer. Ils comptent la porter très prochainement devant les tribunaux. Affaire à suivre.
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