Il est particulièrement important de pouvoir correctement orienter vers une consultation vétérinaire un propriétaire se présentant au comptoir pour obtenir de quoi soulager son chat qui a du mal à uriner !
Pourquoi le chat est-il sensible aux problèmes urinaires ? Particulièrement prédisposé, le chat mâle castré est fréquemment atteint car son urètre, très long et étroit, s’obstrue facilement en raison de calculs, de bouchons muqueux, de tumeurs, etc.
De même, les chats anxieux, très sensibles au stress, libèrent des hormones « du stress » qui agissent sur l’urètre en rétrécissant son diamètre.
L’obésité et la sédentarité le prédisposent également à ces affections, tout comme une faible consommation d’eau ou une alimentation inadaptée.
Une inflammation ou une infection peuvent également provoquer des cystites.
Enfin certains chats présentent des cystites dites « idiopathiques » pour lesquelles aucune cause ne peut être identifiée, même si une origine nerveuse est actuellement suspectée. Assez fréquentes, elles représentent à elles seules plus de la moitié des MBAUF.
Comment reconnaître les MBAUF ?
Bien que les MBAUF aient des origines différentes, les symptômes sont souvent identiques et caractéristiques (et également très semblables à ceux de la cystite « humaine ») :
- Fréquente envie d’uriner (pollakiurie),
- Douleur lors de la miction et miction en goutte-à-goutte avec une posture caractéristique (strangurie),
- Dysurie (le chat reste longtemps dans son bac à litière en position d’uriner sans y arriver ou élimine seulement un petit jet),
- Hématurie : présence de sang dans les urines,
- Malpropreté : le chat n’urine plus dans son bac à litière,
- Léchage fréquent de la région périnéale.
Il est important de questionner le client pour vérifier rapidement la présence de ces symptômes, car certaines trahissent le besoin d’une consultation d’urgence.
En effet si le chat n’arrive plus du tout à uriner (en raison d’un calcul obstruant totalement l’urètre par exemple), l’urine s’accumule dans sa vessie. Celle-ci devient rapidement énorme, très tendue et douloureuse (globe vésical). Dans ce cas, si l’obstacle n’est pas levé très rapidement chirurgicalement, l’animal peut mourir : il s’agit d’une urgence absolue ! Lors de récidive, les risques de décès sont encore plus importants.
Les cystites idiopathiques se compliquent aussi souvent d’une obstruction urétrale féline (dans près de 60 % des cas).
Doit-on faire des analyses d’urine pour les diagnostiquer ?
Oui, en effet, mais il ne suffit pas de recueillir les urines dans le bac à litière pour les amener au laboratoire ! Les analyses doivent se faire par sondage vésical ou cystocentèse (prélèvement direct dans la vessie) et donc obligatoirement chez le vétérinaire. Celui-ci en profitera pour analyser l’urine via une bandelette ou une analyse au microscope (calculs). Il procédera également à d’autres examens comme une échographie ou une radiographie pour repérer, par exemple, une obstruction urétrale.
Quels sont les traitements disponibles ?
Le traitement diffère selon la cause (obstruction, infection, problème comportemental…).
Toutefois il s’agit dans tous les cas d’un trouble douloureux qui nécessite l’administration d’antalgiques, d’anti-inflammatoires et d’antispasmodiques.
Si les analyses urinaires mettent en évidence une infection (ce qui est assez rare), des antibiotiques peuvent être administrés.
Dans les cas d’obstruction, un traitement chirurgical peut être nécessaire, mais dans les cas plus légers, la mise en place d’un traitement diététique peut suffire à dissoudre les calculs (en modifiant le pH urinaire).
Les MBAUF guérissent-elles facilement ?
Généralement la mise en place du traitement permet d’éliminer rapidement les symptômes (en quelques jours).
Toutefois, en particulier lorsque le chat présente une cystite idiopathique, certaines mesures doivent être mises en place sur le long terme pour éviter les récidives, car celles-ci s’accompagnent d’une augmentation du risque de complications. Parmi elles, citons :
- Une surveillance du poids (voire une diminution lors d’obésité) ;
- Une stimulation à l’exercice par le jeu si le chat ne sort pas et est plutôt sédentaire ;
- La mise en place d’un régime spécifique ou d’une alimentation adaptée pour éviter la formation de calculs (passer à une alimentation plus humide, ou augmenter l’apport et la consommation d’eau) ;
- La limitation du stress environnemental ou social.
Des mesures simples, mais qui bien souvent sont oubliées dès lors que les symptômes disparaissent !
En conclusion
Les MBAUF, même si elles ne paraissent pas graves de prime abord, ne sont pas à prendre à la légère car leurs complications sont parfois fatales. La consultation vétérinaire est indispensable pour les prendre en charge à court et long termes.
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