Actuellement, la morphine est prescrite dans cette indication en dehors du cadre d'une autorisation de mise sur le marché pour des usagers de drogue chez qui les autres traitements ne sont pas efficaces.
Cet usage en dehors de tout cadre légal « a pour conséquence une grande hétérogénéité de prise en charge et d'accompagnement de ces personnes », constate l'agence.
Définir les conditions de prescription
La décision de Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice de l'ANSM, de mettre en place un tel CST date d'avril dernier. Ce nouveau comité, intitulé « Sécurisation de l’utilisation de la morphine chez les usagers d’opioïdes dans le cadre de leur dépendance », est créé pour une durée d'un an.
Son but est de formuler des propositions concernant les conditions d’utilisation de la morphine : formes pharmaceutiques, indication(s), schéma posologique, contre-indications, durée du traitement, conditions de prescription et de délivrance… Les experts devront aussi s'exprimer sur le suivi du patient, les recommandations à destination des prescripteurs, les modalités d'arrêt du traitement et de la prévention des risques en cas de reprise du traitement. Ils s'attacheront également à déterminer quelles mesures et quels outils de réduction du risque seront nécessaires.
L'ANSM a publié la liste des 11 membres du CST, parmi lesquels le Pr Nicolas Authier (chef du centre d'évaluation et de traitement de la douleur au CHU de Clermont-Ferrand), qui dirigeait déjà les deux comités scientifiques spécialisés temporaires successifs dont les travaux ont permis l'expérimentation actuelle du cannabis thérapeutique en France.
Y figurent également Marie Debrus (référente réduction des risques chez Médecins du Monde), Pr Jean-Michel Delile (président de la Fédération Addiction), Marie Jauffret-Roustide (auteure des travaux d'évaluation des salles de consommation à moindre risque), Dr Étienne Kammerer (fondateur d'Addictolib), Dr Laurent Michel (MG addictions), Dr Alain Morel (psychiatre et président de l'association Oppelia), Karine Pansiot-Mestric (pharmacienne) et Hélène Peyriere et Amélie Daveluy, deux représentantes des centres d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance.
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