Contre les douleurs, une démarche pas à pas

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Publié le 05/11/2018
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Les dysménorrhées sont définies comme étant des crampes utérines douloureuses survenant pendant les règles. Si on se réfère à une revue systématique de l’OMS de 2006, de 67 à 90 % des jeunes femmes de 17 à 24 ans en souffriraient.

Les dysménorrhées primaires surviennent dès les premiers cycles ovulatoires, démarrent dès les premières règles et se poursuivent de 8 à 72  heures. Des signes généraux peuvent s’y associer : fatigue, céphalées, nausées, vomissements. Ces douleurs, le plus souvent pelviennes voire abdominales basses, peuvent irradier dans le dos ou sur le trajet du nerf crural.

On éliminera toujours, même chez l’adolescente, une cause organique par l’examen et l’interrogatoire. Mais si cette dysménorrhée primaire est isolée, contrôlée par la contraception hormonale sans autre symptôme douloureux, il n’y a pas lieu d’explorer plus avant, notamment à la recherche d’une endométriose.

Il faut évoquer une endométriose en cas de dysménorrhée secondaire (lire ci-contre). En outre, dans ce cas, « les douleurs sont très intenses (≥ 8), résistent aux antalgiques de niveau 1, et sont responsables très fréquemment d’absentéisme », détaille la Dr Catherine Azoulay (Paris). Elles s’accompagnent d’une dyspareunie profonde, souvent de douleurs à la défécation en période cataméniale, ainsi que de signes urinaires (dysuries). Autant d’éléments qui sont également souvent retrouvés lors de l’interrogatoire d’une femme venant consulter pour infertilité.

Contraception et thérapies complémentaires

Le paracétamol et le phloroglucinol sont souvent utilisés en automédication en première intention. En cas d’échec, s’ils ne sont pas contre-indiqués, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont les plus prescrits. L’efficacité de ces molécules est comparable, soulageant de 64 à 100 % des plaignantes. Restent 15 % de non-répondeuses ou intolérantes.

Dans ce cas, ou en cas de désir de contraception, les œstroprogestatifs (O/P) combinés sont indiqués. Anovulatoires, ils diminuent le volume des règles, et par ce biais agissent sur la dysménorrhée. Il est parfois nécessaire d’éviter la contraception orale O/P séquentielle, qui peut ne pas être efficace, pour préférer le mode continu (Dmitrovic 2012).

L’utilisation de pratiques de soins non conventionnelles peut aider la prise en charge (chaleur, acupuncture).

Communication de la Dr Catherine Azoulay (Paris) au symposium Teva santé lors du Congrès Infogyn.

Dr L. M.-S.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3470