SI L’ESPOIR de porter un jour un enfant n’est pas nul pour les jeunes femmes atteintes d’insuffisance ovarienne prématurée (IOP), puisque près de 5 à 10 % de grossesses surviennent spontanément, il faut le plus souvent avoir recours au don d’ovules. Une étude soutenue par le National Institute of Health suggère qu’un traitement substitutif en estradiol pourrait améliorer le taux de fertilité en cas d’IOP. L’équipe dirigée par le Dr Lawrence Nelson a en effet montré à l’échographie qu’il restait des ovules immatures dans les ovaires de ces femmes. Leur surprise fut grande de constater que trois quarts des femmes présentaient des follicules ovariens, capables, de plus, de sécréter des hormones ovariennes ! « Ces follicules ne sont pas des structures inertes, commente le Dr Nelson. Elles produisent des hormones de la reproduction, mais pas en quantité suffisante. » Alors que les femmes atteintes prennent un traitement substitutif par estradiol pour soulager les symptômes de la ménopause et diminuer le risque d’ostéoporose, les chercheurs du NIH émettent l’hypothèse que les patchs d’estradiol favoriserait également l’ovulation.
Un dominant sans sa cour.
Les chercheurs ont comparé les échographies pelviennes de 97 femmes ayant une IOP et de 42 ayant des cycles normaux. Contre toute attente, près de 73 % des femmes atteintes présentaient ainsi des follicules ovariens. L’équipe du Dr Nelson suggère ainsi que la maturation folliculaire est anormale en raison d’un environnement hormonal non favorable. Les taux de FSH et de LH sont très élevés au cours de l’IOP avec perte du pic de LH entraînant l’ovulation. « Les follicules reçoivent alors en permanence le message d’entrer en maturation, alors qu’ils ne sont pas prêts. Leur croissance est anormale avec échec de l’ovulation », explique le Dr Nelson.
Alors qu’il n’existe plus de couronne folliculaire autour du follicule dominant lors de l’IOP, l’absence de la production hormonale micro-environnementale pourrait être responsable de la piètre régulation des taux de FSH et de LH. Sans sa couronne folliculaire et un taux d’estradiol suffisant, le follicule dominant ne peut ainsi suivre un processus de maturation correcte, en raison des taux élevés de LH. L’équipe projette désormais de mener une étude testant l’efficacité des patchs d’estradiol à améliorer la fécondité chez des femmes ayant une IOP.
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