LES CAS de tétanos sont exceptionnels en France et dans les autres pays industrialisés, mais la maladie reste omniprésente dans de nombreux pays en voie de développement. Quelques cas subsistent toutefois, mais ils sont évitables par la vaccination. Le bilan publié dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » montre que, entre 2008 et 2011, 36?cas de cette toxi-infection aiguë grave dont 11 décès ont été déclarés en France. La distribution des cas a été la suivante : 3 en 2008, 9 en 2009, 15 en 2010 et 9 en 2011. La maladie se présente sous trois formes : la forme généralisée, dans 80 % des cas, est la plus fréquente et la plus grave, une forme localisée et une céphalique. « Contrairement aux autres maladies à prévention vaccinale, le tétanos n’est pas à transmission interhumaine et il n’existe aucune immunité de groupe pouvant conférer une protection individuelle indirecte vis-à-vis de l’infection », précise Denise Antona, de l’Institut de veille sanitaire. « De surcroît, un patient atteint de tétanos ne développera aucune immunité à la suite de l’infection. La persistance de cas est liée à l’absence de l’entretien de l’immunité dans la population adulte par les injections de rappels », poursuit-elle.
Le « BEH » précise que le vaccin, disponible en France depuis 1938, a une efficacité et une innocuité très élevées. Les cas de tétanos généralisés sont les seuls qui sont à déclaration obligatoire, cependant la notification est imparfaite en France, seulement 60 % des cas environ seraient déclarés.
Les personnes âgées, premières victimes.
En Europe de l’Ouest, seule l’Italie a une incidence plus élevée que la France, avec une soixantaine de cas de tétanos déclarée chaque année. Dans l’Hexagone, une tendance à la diminution a été observée jusqu’en 2006. Ces trois dernières années, l’incidence oscille entre 0,14 et 0,23 cas par million d’habitants. « Comme les années précédentes, ces quatre années de surveillance montrent que le tétanos affecte en majorité les tranches d’âge les plus élevées de la population (86 % ont 70 ans et plus), principalement des femmes (75 %), moins bien protégées que les hommes », note le «?BEH?». La maladie s’est déclarée, dans la majorité des cas, après une blessure souvent minime. Toutefois, dans 25 % des situations, on retrouve comme porte d’entrée les plaies chroniques, et, pour 3, cas la cause n’a pas été identifiée. Les cas sont peu nombreux, mais le tétanos est une maladie grave, avec des risques de séquelles et une létalité élevée, de 31 %. Le seul moyen de prévention reste le vaccin, hors « la politique des rappels reste encore mal appliquée en France », souligne l’étude. Le «?BEH?» rappelle que la couverture vaccinale est très bonne chez les enfants, mais qu’elle commence à diminuer dès l’adolescence, et qu’elle est insuffisante chez les adultes.
« Tous les cas et décès pourraient être évités par une meilleure application de la politique des rappels antitétaniques (tous les 10 ans chez l’adulte), et, en cas de plaie, par la vaccination et l’administration d’immunoglobulines spécifiques humaines selon le protocole recommandé au niveau national », poursuit l’étude. Pour permettre une meilleure couverture vaccinale, Denise Antona propose de favoriser une politique de rappels effectués à l’occasion de toute visite chez le médecin traitant dont le rôle doit être de souligner l’importance de cette vaccination « très bien tolérée ». « Chez les personnes de 65 ans ou plus, ces rappels peuvent aussi être réalisés tous les dix ans à l’occasion de l’une des vaccinations annuelles contre la grippe en utilisant un vaccin bivalent tétanos/grippe », suggère-t-elle.
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