L’IMPOSSIBLE se rapproche de l’ordre du possible. Alors que l’insuffisance ovarienne est l’une des limites actuellement infranchissables de la médecine reproductive, le don d’ovocytes étant alors la seule option envisageable pour concevoir, des chirurgiens du Wake Forest Baptist Medical Center’s Institute for Regenerative Medicine suggèrent une voie prometteuse pour restaurer la fonction ovarienne. L’équipe du Dr Anthony Atala est parvenue chez le rat à stimuler in vitro la production de cellules ovariennes et à les conduire à un stade précoce de maturation potentiellement compatible avec une fécondation. Obtenus chez le rat et n’étant que la première étape d’un long processus de recherche, ces résultats ouvrent néanmoins le champ des possibles à la la prise en charge de l’insuffisance ovarienne.
Zone pellucide et hormones.
Les chirurgiens ont prélevé des cellules ovariennes chez des rates de 3 semaines, ce qui correspond à un âge de 25 ans chez la femme. Les cellules isolées étaient mises en culture dans un milieu riche en facteurs de croissance pendant une semaine, avant d’être placées dans un gel de collagène. Ce support présentait l’avantage de permettre aux cellules de se développer dans trois dimensions plutôt que sur un seul plan. Étaient évaluées ensuite la croissance cellulaire, la production hormonale et l’expression génétique au sein des prélèvements.
À ce stade, les chercheurs ont observé la formation d’ovocytes immatures dérivant des cellules ovariennes. Pour aider la maturation ovocytaire, l’équipe a mis au point un micro-environnement afin de garder les ovocytes à l’intérieur de la lignée des cellules ovariennes. Chez les humains, les cellules primordiales germinales, appelées ovogonies, représentent la première étape du développement en ovocyte de premier ordre, c’est-à-dire en œufs matures. Autre observation, une zone pellucide commençait à se former autour des ovocytes, qui se sont révélés capables par ailleurs de produire des stéroïdes à des niveaux comparables aux follicules.
« Désormais, notre objectif est de créer des éléments plus matures qui pourraient être vraiment utilisés pour la fécondation», explique le Dr Atala. Les chercheurs ont bon espoir d’amener les ovocytes générés jusqu’à un stade suffisant de maturation. Ces ovocytes pourraient être alors soit replacés chez la patiente de sorte qu’il y ait une ovulation naturelle et conception, soit fécondés in vitro avant d’être réimplantés dans l’utérus. Pour l’équipe, la fonction ovarienne étant rétablie et la production hormonale avec, ce procédé ne devrait pas nécessiter de traitement hormonal supplémentaire.
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