On le sait. L’écoute de musique a des effets significatifs sur le corps et l’esprit : diminution du rythme cardiaque et de la pression artérielle, baisse du taux de cortisol — l’hormone du stress —, dissipation du sentiment d’anxiété, production de dopamine, etc.
C'est ce qui a donné l'idée à Marie-Andrée Richard, doctorante en neuroscience cognitive à l'université de Montréal (Québec), de décortiquer la trame sonore pandémique de 5 000 participants répartis dans le monde. À l'occasion de la crise sanitaire, elle a lancé cette vaste étude afin d'établir un portrait des bienfaits de l’écoute musicale et ainsi répondre aux questions : « Est-ce que la musique nous aide à modeler nos émotions, à diminuer notre stress, à nous concentrer au travail ? » Premières réponses ? En période de crise, « la musique agirait comme un baume, estime la scientifique, qui s'empresse de préciser, je ne suis pas en train de dire qu’on peut laisser tomber la médication, mais ce qu’on pense, c’est que la musique peut être l’un des outils dans la trousse ». Prescrire une chansonnette comme un médicament, telle est l'ambition mesurée des musicothérapeutes. Mais les ingrédients et la dose nécessaires sont propres à chacun, préviennent-ils.
Dis-moi ce que tu écoutes et je te dirai ce que tu ressens. À ce propos, un rapport de Spotify sur les tendances d’écoute au Canada et dans le monde montre par exemple que le mois d’avril dernier, en plein confinement, a été marqué par l’écoute de chansons au tempo plus faible (60 à 80 battements par minute). La plateforme Spotify note également une augmentation du nombre d’utilisateurs amateurs d'airs nostalgiques. Le nombre d’écoutes de chansons des années 1950, 60, 70 et 80 est monté en flèche durant la crise. Pour les spécialistes, l'écoute de musique qu’on aime et qu’on connaît a quelque chose de sécuritaire qui amplifie les émotions positives et accélère la production de dopamine, un neurotransmetteur parfois qualifié d'« hormone du bonheur ». D'autres chercheurs avancent, eux, que l’effet apaisant de la musique triste proviendrait de la prolactine, une hormone « réconfortante » présente en grande quantité dans les larmes. Musique, hormones et pharmacie, la formule est à l'étude, mais n'a pas encore d'AMM…
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Christelle Degrelle