L’histoire banale de cet homme qui découvre, au détour d’un test de paternité, qu’il n’est pas le père de son fils, aurait pu s’achever là. L’homme aurait eu une vive discussion avec son épouse, peut-être jusqu’à la séparation… Oui mais voilà, l’enfant, qui n’a ni le groupe sanguin de son père, ni celui de sa mère - ce qui avait d’ailleurs justifié le test de paternité - a été conçu par fécondation in vitro dans le cadre d’une procréation médicalement assistée.
Vérification faite, la clinique où a été pratiquée la PMA n’est pas en cause. Il n’y a pas eu erreur de sperme. Un second caryotype est alors réalisé. Même résultat. Perplexes, les parents font alors appel à un laboratoire spécialisé dans les analyses génétiques poussées. Et le résultat s’avère des plus troublants. L’homme n’est toujours pas le père, mais serait plutôt l’oncle de l’enfant. L’explication de ce drôle de bug généalogique tient en mot : chimérisme. Le cas de ce père-oncle est le fruit d’un aléa génétique rarissime qui remonte à l’embryogénèse de cet homme.
Dans l’utérus de sa propre mère, deux ovules fécondés ont fusionné. L’homme porte donc deux matériels génétiques distincts, le sien et celui de son « frère », qui n’est jamais né… Le phénomène est certes rare, mais pas exceptionnel, précisent les généticiens qui expliquent en effet que nombreux sont les êtres chimériques à s’ignorer. En l’occurrence, avouent-ils, la découverte aurait pu avoir lieu bien avant les tests de paternité. Car le père-oncle porte certains traits qui auraient pu les mettre sur la piste de l’« option chimère » ; une irrégularité dans la couleur de sa peau - des rayures dues à deux carnations différentes - étant, par exemple, un indice évocateur.
En 2002, des médecins ont rapporté dans la revue « New England Journal of Medicine » un cas encore plus étonnant de chimérisme. Celui d’une femme, dont le caryotype avait révélé qu’elle n’était pas génétiquement la mère de ses enfants. Difficile à admettre, mais vrai. Pour autant, croire que la génétique pourrait servir d’alibi automatique à l’infidélité serait une chimère !
Génétique
Je suis le père et l’oncle de mon fils, qui suis-je ?
Par
Publié le 02/11/2015
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Article réservé aux abonnés
Didier Doukhan
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3213
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques