VOUS n’appréciez plus l’odeur sucrée de la vanille ? Les arômes de cannelle ou d’amande amère vous laissent indifférent ? Attention, la dépression vous guette peut-être ! Ainsi pourrait-on interpréter les conclusions d’une récente étude qui démontre que les victimes de dépression sévère distinguent moins bien les odeurs agréables. Plus exactement, l’essai mené par des chercheurs de l’Université François-Rabelais de Tours aboutit à l’hypothèse que les troubles olfactifs pourraient annoncer une rechute pour les dépressifs.
En pratique, les chercheurs tourangeaux ont soumis 18 personnes hospitalisées pour un épisode de dépression sévère à des tests olfactifs. Leurs résultats ont été comparés à ceux de 54 volontaires en bonne santé. Huit odeurs différentes sont ainsi passées sous le nez des participants, certaines agréables (amandes, vanille), d’autres moins (vomi, fromage rance), ainsi qu’un mélange d’odeurs.
Résultat ? Les patients dépressifs distinguent moins bien les différents niveaux d’intensité des odeurs, identifient moins distinctement celles présentes dans le mélange et sont peu sensibles aux odeurs censées être agréables. Plus étonnant encore, les odeurs de vanille, de cannelle ou d’amande amère sont parfois qualifiées par les patients dépressifs de carrément déplaisantes.
Dernier constat : même au terme d’un traitement antidépresseur de six semaines, ces perturbations olfactives persistent. Ce qui fait dire aux chercheurs que certaines rechutes de dépression seraient peut-être liées au fait que le déficit olfactif n’a pas été soigné. Et de suggérer : « On pourrait essayer de rééduquer cet aspect-là en obligeant les patients à se focaliser sur des odeurs agréables. » Comme celle de la colle utilisée en classe par exemple - parfum de souvenir et d’enfance. Car, après le traitement antidépresseur, elle est la seule odeur à être redevenue plaisante chez la majorité des dépressifs. La chimie des sentiments plus puissante que les antidépresseurs ?
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