LA FERTILITÉ est la capacité à engendrer des enfants vivants. Elle varie d’un individu à l’autre, voire d’une population à l’autre, et bien évidemment dans le temps. Et elle serait en baisse, récemment, dans certaines populations occidentales (avec des facteurs environnementaux, notamment des perturbateurs endocriniens). Henri Leridon (Institut national d’études démographiques) évoque l’étude montrant une baisse de la qualité du sperme chez les donneurs parisiens entre 1975 et 1995. Une extrapolation conduit à faire l’hypothèse « extrême » d’une réduction de la fécondabilité (probabilité qu’une femme ayant des rapports sexuels non protégés conçoive au cours d’un cycle) de 15 %.
Un chiffre à mettre en regard de la fécondabilité moyenne, qui est de 20 à 25 %. Un couple à la fertilité « normale » n’obtient une grossesse qu’après plusieurs mois, un délai qui tient à une mortalité fœtale élevée (plus de la moitié des « produits de conception » n’aboutissent pas à une naissance vivante, beaucoup étant évacués dans les premières semaines sans que la femme en ait conscience). Sur 100 couples essayant d’avoir un enfant, 90 obtiennent une grossesse dans les 12 mois qui suivent. Mais les 10 restants gardent une bonne chance d’y parvenir dans les 12 mois suivants (71 %).
Et si la stérilité progresse avec l’âge, c’est parallèlement à la progression du taux de mortalité intra-utérine. La probabilité de ne plus concevoir et celle de ne plus obtenir une naissance vivante ne sont pas identiques. À 35 ans, par exemple, 17 % des femmes ne parviendront plus à avoir un enfant, mais seulement 5 % ne pourront même pas démarrer une grossesse. À cet égard, pour le démographe, il ne faut pas se contenter, en matière d’aide médicale à la procréation (AMP), de taux de succès exprimés, comme c’est souvent le cas, en fécondations réussies ou grossesses cliniques.
Quoi qu’il en soit, l’impact démographique de la baisse de la fécondabilité serait faible : par rapport à une descendance finale de 2 enfants, la perte serait de 0,02 enfant pour une baisse de la qualité du sperme de 7 % et de 0,08 enfant pour une baisse de 15 %, celle évoquée plus haut. Et le recours à l’AMP, notamment l’ICSI, pourrait compenser cette diminution. Sauf, note Henri Leridon pour finir, si les couples reportent le moment d’avoir leurs enfants, puisque la stérilité augmente avec l’âge tandis que diminue l’efficacité des méthodes d’AMP.
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