FACE À LA BAISSE du taux de couverture vaccinale de l’hiver 2011-2012, il faut remobiliser d’urgence les personnes concernées et les professionnels de santé, indique le Pr Bruno Lina, président du conseil scientifique du Groupe d’expertise et d’information sur la grippe (GEIG). Le taux de couverture vaccinale, « en baisse significative » depuis deux ans, se situe bien en dessous de l’objectif de santé publique fixé à 75 % par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la loi de santé publique. Les résultats du baromètre Kantar Health, mené en mars et avril auprès de 4 717 personnes âgées de 15 ans et plus, en témoignent : 23,4 % d’entre eux se sont fait vacciner en 2011-2012 contre la grippe saisonnière contre 25,4 % en 2010-2011 et 26 % en 2009-2010. Seulement 49 % des sujets à risque se sont fait vacciner cet hiver.
Le taux de couverture vaccinale des personnes âgées de 65 ans et plus a diminué de 9 %, passant de 71 % à 62 %. Cette baisse concerne plus particulièrement les 70-74 ans (- 12 %) ; chez les 65-69 ans, la vaccination concerne seulement une personne sur deux. D’une manière générale, l’ensemble des personnes à risque s’est moins fait vacciner cette année avec une chute de 26 % entre l’hiver dernier et celui de 2009-2010. La diminution du taux de couverture vaccinale est de 15 % chez les personnes souffrant de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) tous âges confondus, de 6 % chez celles souffrant d’une affection longue durée et de 3 % chez les asthmatiques. Les tendances sont les mêmes chez les enfants à risque. Pour le Pr Lina, il est nécessaire de réexpliquerles bénéfices d’une vaccination de l’entourage dans l’intérêt des bébés à risque. Parmi les personnes vaccinées, 27 % évoquent cette motivation altruiste.
Restimuler l’immunité.
Mais les principaux moteurs de la vaccination restent la gratuité du vaccin (63 %) et le fait d’y avoir été incité par les conseils d’un professionnel de santé (49 %). « Le bon de prise en charge est un bon incitateur », confirme le Pr Lina. Cette année, 64 % des individus qui ont reçu le bon se sont fait vacciner contre 50 % de l’ensemble de la population à risque. Pour le président du GEIG, la perte de la notion de risque et les conséquences de la campagne de vaccination H1N1 de 2009 expliquent cette désaffection générale. Les professionnels de santé (un sur quatre déclare s’être fait vacciner au cours de l’hiver dernier) doivent notamment insister sur la nécessité de la revaccination, à cause de « l’évolution antigénique des virus » mais aussi pour « restimuler l’immunité ». Selon le Pr Lina, si les généralistes se vaccinent à hauteur de 60 % (40 % chez les hospitaliers), ce taux atteindrait 3 % chez les infirmières libérales (de 11 à 12 % en institution). Plutôt que de recourir à une obligation vaccinale, le virologue retient l’idée, mise en œuvre notamment en Allemagne, d’imposer au personnel non vacciné des établissements pour personnes âgées le port d’un masque chirurgical.
Le GEIG rappelle que la vaccination contre la grippe saisonnière est recommandée chaque année pour les personnes âgées de 65 ans et plus et pour les personnes à risque dont les femmes enceintes et les personnes obèses (IMC ≤ 40). Pour la saison 2012-2013, les experts ont recommandé les trois souches suivantes : H1N1 (inchangée), H3N2 (nouveau) et B/Wisconsin/1/2010 (nouveau).
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