INITIÉ par le gynécologue Israël Nisand et le généticien Jean-Louis Mandel, le Forum s’est donné pour objectif de réunir, une semaine par an, experts scientifiques et spécialistes de bioéthique pour dialoguer avec le public autour des grandes questions posées par les sciences biomédicales. Sa deuxième édition, qui vient de se tenir à Strasbourg, s’est penchée sur la procréation et le début de la vie. Une vingtaine de débats et plus de 160 intervenants ont abordé des sujets aussi variés que les dépistages précoces, le conseil génétique, les « bébés médicaments », les traitements des stérilités, les enjeux de la procréation médicalement assistée, le clonage reproductif, le diagnostic préimplantatoire ou les grossesses pour autrui. Près de 9 000 personnes ont assisté à ces rencontres, répondant au souhait des organisateurs de faire de ce Forum un lieu unique en France, associant le grand public à des réflexions d’ordinaires confinées à un cercle d’experts.
Membre du conseil scientifique du Forum, Jean-Luc Bury dirige le groupement IFMO, qu’il a rejoint après avoir exercé plusieurs années en officine. « Les pharmaciens ont l’habitude d’aborder des questions scientifiques avec leurs clients, mais en parlant un langage simple, et c’est aussi pour cela que le Forum m’a demandé de travailler avec lui », explique ce pharmacien qui, en outre, vient y nourrir ses propres réflexions : « On ne parle pas tous les jours de thérapie cellulaire au comptoir, mais il est utile de réfléchir aux enjeux éthiques de ces progrès », souligne-t-il par exemple. Il se sent de plus particulièrement à l’aise dans l’organisation de telles rencontres, car il a déjà souvent organisé des débats avec le grand public sur des questions de santé et de médicament, et mène par ailleurs des programmes de formation continue avec les pharmaciens de la région et les adhérents d’IFMO.
Il souhaite que le prochain Forum, qui se tiendra en février 2013, intègre des questions éthiques liées au médicament et à sa production, et espère que ses confrères seront nombreux à y participer. « Nous avons beaucoup à donner et à recevoir de ce type de manifestations, car la pharmacie est un amphithéâtre autour du patient et doit intégrer ce type de réflexions, souligne-t-il. À l’avenir, les pharmaciens seront de plus en plus souvent interpellés par leurs patients sur les implications éthiques des progrès médicaux, et doivent se préparer à y répondre. » Après le vieillissement et la fin de vie en 2011, puis le début de la vie cette année, l’édition 2013 du Forum portera sur « le corps en pièces détachées ». Un sujet qui, au-delà de son intitulé encore général, abordera donc de nombreux sujets concernant directement les pharmaciens.
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