LA FRÉQUENCE du RGO simple (régurgitations sans effort et sans douleur) oscille entre 10 et 45 % en fonction de l’âge du nourrisson. Même si l’enfant est un peu irritable ou a des vomissements importants, mais ne présente pas de signes d’alerte (vomissements bilieux, hémorragie digestive, perte de poids, difficultés alimentaires, malaise, posture anormale…) les examens complémentaires ne sont pas indiqués. Il s’agit d’un diagnostic clinique. Contrairement à une idée reçue, le RGO n’est pas dû à une incontinence du sphincter inférieur de l’œsophage (il ne s’agit pas d’un problème de clapet !).
« Le RGO est secondaire à une inadéquation contenant-contenu. En effet, 120 ml/kg/j de lait à ingérer pour un nourrisson correspond à 8,4 kg d’aliments pour un adulte de 70 kg ! On comprend le renvoi du surplus… Il faut faire boire l’enfant lentement, fractionner les repas et rassurer la mère. Il s’agit d’un problème bénin », déclare le Pr Marc Bellaïche (gastropédiatre, Hôpital Robert Debré, Paris). Deux facteurs de risque ont été identifiés : les antécédents familiaux au 1er degré et l’exposition au tabagisme passif.
Les prokinétiques ne sont pas indiqués.
Les régurgitations sont diminuées par des formules infantiles épaissies, notamment avec de l’amidon. Les substances tampons (alginate, sucrafalte) peuvent être utilisées ponctuellement avant de donner le biberon, mais leur action est très brève… « Quant à la dompéridone, elle devrait tout comme le métoclopramide ne plus être indiquée car ses effets adverses sur le rythme cardiaque l’emportent sur les bénéfices attendus » a souligné le Pr Marc Bellaïche. En cas de persistance du RGO, il est recommandé de proposer un traitement empirique par un hydrolysat de protéines pendant 2 à 4 semaines.
En cas de RGO compliqué prouvé, un IPP (1 mg/kg en une prise matinale) peut être prescrit pour une durée initiale de deux à trois mois.
Coliques : intérêt du Lactobacillus Reuteri.
Les pleurs inconsolables (au moins 3 heures par jour pendant plus de 3 jours par semaine pendant au moins 1 semaine) sont associés à une agitation avec hypertonie et faciès érythrosique, distension abdominale et émission de gaz. Les symptômes ont leur acmé vers 6 à 8 semaines et disparaissent à 12 semaines.
Les signes d’alerte doivent être recherchés par un examen systématique de la tête au pied chez un nourrisson dénudé (syndrome du tourniquet).
Prendre le nourrisson dans les bras en le berçant, le mettre sur le ventre en lui massant l’abdomen peut améliorer les symptômes. Aucun médicament n’a fait la preuve de son efficacité et la prise en charge est hygiénodiététique : maintien en position verticale lors des tétées, essais d’autres tétines ou biberons conçus pour diminuer l’aérophagie. Recommander à la mère qui allaite de ne pas consommer trop de légumes secs, ni de choux. Plusieurs études ont identifié une flore différente chez les enfants avec ou sans colique. Un traitement par Lactobacillus Reuteri a fait la preuve de son efficacité sur l’amélioration du temps de pleurs*. S’il existe des antécédents familiaux d’atopie, on peut proposer un hydrolysat poussé de protéines.
De même, en cas de constipation, une fois éliminée une cause organique, des conseils diététiques sont proposés : boissons abondantes (eau) en évitant de surconsommer du riz et des carottes. Éviter lavement ou suppositoires ainsi que l’huile de paraffine (risque de pneumonie huileuse). Une option thérapeutique est de proposer des probiotiques comme le Lactobacillus Reuteri qui peuvent augmenter la consistance des selles, ainsi que d’augmenter l’apport en lactose.
*Savino F et al. Lactobacillus Reuteri DSM 17938 in infantile colic : a randomized, double-blind, placebo-controlled trial. Pediatrics 2010 Sep ; 126 [3] : e526-33.
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