Questions sur ordonnance

M. Edmond V., 68 ans

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Publié le 15/02/2016
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Suivi depuis près de 10 ans pour HBP, d’abord par Tadenan puis par Chibro-Proscar et enfin, jusqu’alors, par Josir, M. V. l’est également pour hypertension artérielle depuis six ans. Depuis que le médecin a modifié son traitement, en associant, face à la persistance des signes prostatiques, deux médicaments, ce patient a été victime de vertiges parfois handicapants - notamment lorsqu’il se lève le matin ou après la sieste -.

Quels principes actifs ?

Le dutastéride (Avodart), un inhibiteur de la 5-alpha-réductase, est proche du finastéride (Chibro-Proscar) antérieurement prescrit.

La silodosine (Urorec) bloque les récepteurs α-1 au niveau des muscles de la prostate et du col vésical, d’où relâchement des fibres musculaires lisses (et vasodilatation) : elle appartient à la même famille que le Josir (tamsulosine) prescrit en monothérapie jusqu’à la consultation récente. Sa cible pharmacologique explique l’iatrogénie posturale (vertiges, étourdissements), l’asthénie, la somnolence. Elle n’est pas recommandée en cas d’hypotension orthostatique (ou d’antécédents).

Associant de l’aténolol (50 mg), un ß-bloquant, à de la nifédipine (20 mg), un antagoniste calcique, le Ténordate est indiqué dans l’HTA.

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Le médecin aurait dû préciser que la gélule d’Urorec se prend de préférence pendant un repas, tous les jours à heure fixe.

L’Avodart peut être pris par contre au cours ou en dehors des repas.

Et les posologies ?

Le médecin a oublié de noter la dose de la gélule de silodosine : contacté, il confirme qu’il s’agit de 8 mg chez ce patient qui ne présente pas d’insuffisance rénale.

Votre conseil

La capsule d’Avodart ne doit être ni ouverte, ni croquée, ni mâchée car le contact avec son contenu pourrait irriter l’oropharynx. Éviter tout contact avec une capsule endommagée.

La gélule d’Urorec ne doit pas non plus être écrasée ou altérée lors de la prise.

Les vertiges, évidemment gênants, peuvent régresser avec la poursuite du traitement mais il est certain que l’effet additif de la silodosine sur le traitement antihypertenseur puisse en accroître l’incidence.

Le patient a évoqué cette question avec son médecin : celui-ci adaptera éventuellement le traitement anti-hypertenseur lors de la prochaine visite (dans 1 mois), sous stricte surveillance clinique. M. V. conduira avec précautions pour ne pas risquer un accident induit par un vertige brutal…

HBP

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3240