Le contexte
Depuis deux jours, M. de la F., sportif, actif, en bonne santé jusqu’alors, souffre d’une névralgie du trijumeau. Il présente deux crises chaque jour, d’une fulgurance extrême. La douleur, discontinue, unilatérale, irradiant l’aile du nez et la joue en partant de la lèvre supérieure, est décrite comme une « électrocution » par des salves paroxystiques durant plusieurs minutes.
L’algie vasculaire de la face est traitée par le sumatriptan (Imiject, médicament d’exception), administré en sous-cutanée, sans excéder deux injections/jour espacées d’au moins une heure Une alternative parfois efficace demeure l’inhalation d’oxygène médical (10 à 15 l/min pendant dix à quinze minutes) : la douleur cesse alors en moins de 15 minutes. La carbamazépine constitue un traitement de fond de l’algie vasculaire comme de celui d’autres douleurs neuropathiques.
Votre conseil
M. de la F. est traité par ailleurs par un antivitamine K et par de la digoxine pour trouble du rythme. Le neurologue a prescrit un contrôle de l’INR à pratiquer le lendemain de la première prise de carbamazépine, puissant inducteur enzymatique, puis trois jours plus tard. Toute anomalie sera signalée sans délai au médecin, de façon à équilibrer le traitement anticoagulant. Il y a également un risque d’interaction avec la digoxine (augmentation de la carbazépinémie et réduction de la digoxinémie).
Quant aux posologies, elles sont correctes : la posologie de carbamazépine excède celle prévue par l’AMM dans le traitement des douleurs neuropathiques, mais reste compatible avec d’autres indications de ce produit. La dose sera progressivement réduite jusqu’à arrêt du traitement - sauf reprise des crises, ce qui n’est pas exceptionnel.
Face à cette pathologie handicapante (et souvent récurrente), le conseil demeure réduit, et ce d’autant plus qu’elle n’a pas ici d’étiologie connue. Il faut expliquer le mode d’emploi de l’injecteur automatique, en rappelant que ce médicament n’est pas indiqué en prévention des douleurs. La survenue d’une douleur au site d’injection n’est pas exceptionnelle, de même qu’une sensation désagréable d’oppression thoracique pouvant inquiéter en suggérant un problème cardiaque.
Le pharmacien rassure ce patient inquiet : il est normal de pratiquer une surveillance hématologique et hépatique avant, puis pendant, un traitement par carbamazépine.
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