Questions sur ordonnance

Mme Julie J., 59 ans

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Publié le 21/09/2015
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Atteinte depuis des années par l’arthrose, Madame J., agricultrice, a été exposée sa vie durant à des conditions de travail difficiles. Récemment arrêtée pour invalidité, elle se plaint d’une réduction de la mobilité des genoux et des hanches et de douleurs aux poignets. Elle passe à la pharmacie au retour d’une consultation de rhumatologie devenue indispensable en raison d’une phase d’exacerbation de la maladie.

Quels sont les principes actifs ?

La prescription d’un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), le diclofénac (Voltarène LP 75 mg), est classique en cas de lésion rhumatismale. Ce même principe actif est également appliqué ici en topique (Voltarène Émulgel).

Le Zondar a pour principe actif la diacéréine, une anthraquinone ayant une action anti-inflammatoire modérée, additive à celle des autres AINS. Contribuant à limiter la dégradation du cartilage articulaire, elle est présentée comme un traitement de fond de l’arthrose.

Altim (cortivazol) est un glucocorticoïde injectable, présenté en seringue préremplie, destiné à être administré par voie intra-articulaire. Le rhumatologue a prescrit deux seringues : il injectera une moitié de dose dans chacun des genoux à une semaine d’intervalle. Ce traitement soulagera la patiente 4 à 6 semaines.

Le paracétamol (Dafalgan) est utilisé comme antalgique pur par Madame J. qui en fait une importante consommation car, souvent, l’anti-inflammatoire ne suffit à calmer les douleurs articulaires.

La vulnérabilité de la patiente impose la prescription d’un protecteur gastrique limitant le risque d’ulcération iatrogène liée au traitement par AINS : le pantoprazole (Inipomp) est un inhibiteur de la pompe à protons (IPP).

Un antagoniste de l’angiotensine II, l’olmésartan (Alteis) et une statine, la pravastatine (Élisor) constituent le traitement à visée cardiologique de cette patiente traitée pour HTA et hypercholestérolémie.

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Le bilan hépatique de cette patiente est satisfaisant, ce qui facilite la gestion d’un traitement lourd incluant notamment de la diacéréine (risque d’élévation des enzymes hépatiques et d’hépatite médicamenteuse : CI en cas d’antécédents de pathologie hépatique).

Les interactions entre formes topiques ou intra-articulaires et formes systémiques sont peu probables.

Et les posologies ?

Elles sont correctes : le rhumatologue a adapté le traitement à la poussée aiguë, en augmentant la dose de diclofénac pendant une semaine (150 mg/j) et en proposant à Madame J. un traitement intra-articulaire.

Votre conseil

L’ANSM a rappelé (novembre 2014) que la diacéréine expose à une iatrogénie gastro-intestinale non négligeable, notamment à des diarrhées susceptibles d’entraîner une déshydratation ou un déséquilibre hydroélectrolytique. Il importe de rappeler que les comprimés seront pris impérativement au cours du repas et que ce médicament sera suspendu en cas de diarrhées.

De plus, cette patiente veillera à pratiquer une activité adaptée (sans qu’elle soit à l’origine d’une intensification des douleurs). Elle suivra également des séances de kinésithérapie.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3201