L'étude OFEO 2 024 s'inscrit dans la continuité de l'étude ObEpi-Roche 2 020 mais elle intègre pour la première fois dans l'analyse de ses données, les seniors et les habitants d'Outre-mer. L'enquête révèle que 48,7 % de la population adulte en métropole sont concernés par le surpoids ou l'obésité avec 30,8 % en surpoids, 11,9 % en situation d'obésité modérée, 4,1 % d'obésité sévère et 1,9 % massive
Une comparaison avec les données 2 020 montre que la prévalence du surpoids reste relativement stable alors que l'obésité s'aggrave avec une prévalence qui est passée de 17% en 2020 à 17,9% en 2024. Cette hausse est particulièrement marquée pour les formes sévères et massives.
La prévalence du surpoids reste relativement stable alors que l'obésité s'aggrave avec une prévalence qui est passée de 17% en 2020 à 17,9% en 2024
La situation est encore plus alarmante dans la France Outre-mer où 22,4 % des habitants sont obèses avec toutefois des disparités régionales. L'enquête révèle des tendances particulières chez les seniors « si le surpoids et l'obésité atteignent un pic chez les 55-64 ans (56,8 %) leur prévalence diminue progressivement après 65 ans en fonction des tranches d'âge, note le Pr Agathe Raynaud Simon gériatre, hôpital Bichat Beaujon à Paris, une baisse sans doute en corrélation avec la diminution de l'appétit avec l'âge, ce qui pose le problème de la dénutrition et nécessite des mesures de prévention spécifiques. »
Entre 2020 et 2024, on observe une légère diminution de la prévalence globale du surpoids et de l'obésité dans toutes les catégories socioprofessionnelles. Néanmoins les disparités exacerbent les problèmes et on note la persistance des formes graves d'obésité chez les ouvriers et les employés. Une réalité que l'on retrouve chez les personnes en difficultés économiques qui sont disproportionnellement touchées par les formes sévères et massives. L'évolution des traitements suivis et des comorbidités met en lumière une augmentation préoccupante des complications associées. L'hypertension et le diabète restent les complications majeures graves de l'obésité mais les troubles psychologiques et du sommeil liés à l'obésité sont en hausse inquiétante.
S'attaquer à toutes les causes
En comparant les deux études, il est clair que des actions ciblées et soutenues sont nécessaires pour prévenir l'aggravation de l'obésité et de ses complications ainsi qu'une prise en charge précoce et continue. « Cette maladie ne se réduit pas à un simple déséquilibre alimentaire et il ne faut pas se contenter de parler uniquement de nutrition mais mettre en place des interventions multidisciplinaires pour traiter les problèmes sociaux, physiques et psychologiques associés et réduire les disparités souligne le Pr David Nocca du CHU de Montpellier. Il est important de rappeler l'importance de l'activité physique y compris chez les seniors qui ont des difficultés à se déplacer et chez les obèses en les déculpabilisant. » La Ligue nationale contre l'obésité propose plusieurs services dont des formations à destination des professionnels pour améliorer leurs compétences et leurs connaissances, une ligne d'écoute gratuite, un site d'informations et de sensibilisation. Le lancement du projet « Diet à dom » va permettre aux enfants en sortie de prise en charge de la continuer en famille en bénéficiant d'un rendez-vous avec une diététicienne chaque mois.
D’après une conférence de presse de la Ligue nationale contre l'obésité
* Étude nationale 2 024 réalisée en collaboration avec l'institut de sondage Odoxa par l'observatoire français d'épidémiologie de l'obésité (OFEO) incluant l'âge, l'indice de masse corporelle (IMC), les habitudes de vie et les catégories socioprofessionnelles.
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