LA PRÉSENCE de micro-organismes dans le vagin est normale. Les bacilles de Döderlein (ou lactobacilles), qui composent l’essentiel de la flore bactérienne, sont même protecteurs. Mais à certaines périodes de la vie, l’acidité du pH varie et déséquilibre la flore vaginale. Des germes anaérobies, en particulier Gardnerella vaginalis et Candida albicans, mais aussi mycoplasmes, streptocoques, staphylocoques, peuvent alors se développer, causant vaginoses et vaginites. Les proteus, klebsielles et colibacilles sont, quant à eux, responsables de cystites.
Pas d’excès !
En cas de plainte (pertes blanches ou malodorantes, irritations, douleurs…), une ou deux questions - à poser discrètement - aident à mettre sur la voie. Les troubles hormonaux liés à la grossesse, à la ménopause ou simplement au cours du cycle menstruel, qui font chuter le taux de lactobacilles, sont souvent responsables, mais le stress et la fatigue peuvent également modifier la flore vaginale en influant sur les sécrétions hormonales. Autres causes de déséquilibre : un traitement antibiotique ou aux corticoïdes et une hygiène intime inappropriée, c’est-à-dire le plus souvent excessive. Dans ce domaine comme dans d’autres, le mieux est l’ennemi du bien. Quelques principes à rappeler :
- Limiter les soins d’hygiène à la vulve ; préciser « l’extérieur » pour celles qui ne connaissent pas bien leur corps…
- Pas de douches vaginales. Le risque de vaginose est augmenté de 40 % chez les femmes qui pratiquent une douche vaginale au moins une fois par mois. Or, bon nombre de femmes croient au contraire qu’elles évitent les infections et certaines même qu’elles minimisent le risque de grossesse et de MST !
- Pas de produits agressifs de type savon classique ou savon de Marseille, pas de savon moussant antiseptique (sauf avis médical pour une durée limitée), ni de gels de douche ou de bains moussants parfumés, irritants et allergisants. Mais un syndet hypoallergénique ou un gel au pH entre 5 et 7, adapté à l’hygiène intime.
- Ni parfum ni déodorant ni lait corporel parfumé dans cette zone.
- Des produits adaptés aux situations : des gels lavants hydratants en cas de sécheresse vaginale, complétés au besoin par une crème spécifique ; pour la journée, des lingettes sans savon ni alcool à pH alcalin doux, à glisser dans le sac ; des tampons périodiques qui libèrent des probiotiques pour restaurer la flore.
À l’inverse, il faut parfois repréciser des notions d’hygiène de base :
- Pas de gants de toilette, se laver à mains nues d’avant en arrière et essuyer sans frotter en tamponnant avec une serviette propre ;
- Changer de sous-vêtements tous les jours, lavés avec une lessive hypoallergénique, de préférence en coton ;
- Durant les règles, remplacer tampons ou serviettes hygiéniques au moins trois fois par jour ;
- Éviter pantalons trop serrés et strings, cause de macérations et de frottements irritants.
Les hommes aussi.
L’hygiène intime excessive commence aussi à faire des ravages chez les hommes : irritations chroniques, démangeaisons, fendillements, gerçures, points rouges (signes que les vaisseaux sous la peau sont congestionnés)… Prévenir en particulier les sportifs qui se douchent 2 ou 3 fois par jour et les nageurs qui cumulent eau chlorée et savonnages vigoureux. Il suffit de laisser couler une eau savonneuse sur le gland décalotté ou circoncis, sans frictionner car la peau est plus fine qu’ailleurs, et de sécher doucement.Attirer aussi l’attention sur les huiles de massage, très en vogue. Conseiller un produit spécifique sinon gare aux brûlures et aux allergies sur le pénis, puis un savon doux pour l’enlever.
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