LE TRAITEMENT HORMONAL SUBSTITUTIF, est-ce sérieux ? Telle était la question prétexte à la mise au point instructive du Pr Philippe Bouchard. « Oui ! Il est sérieux, mais non le traitement hormonal n’est pas substitutif ». D’entrée de jeu, le Pr Philippe Bouchard affiche clairement son opinion. Souvenons-nous, en octobre 2002, de l’effet dévastateur de la publication de l’étude américaine, WHI (Women’s Health Initiative) sur le traitement hormonal de la ménopause, accusé d’augmenter les risques cardiovasculaires, de cancer du sein, d’accident vasculaire cérébral et de phlébite.
Le chef du service d’endocrinologie de l’hôpital Saint-Antoine à Paris, revient sur les résultats de cette étude et nous en propose une analyse critique. L’hétérogénéité de la population de femmes de cette étude interpelle le Pr Bouchard. Si l’on resserre notre attention aux femmes sans facteurs de risque flagrant et traitées dès le début des règles, l’augmentation du nombre de maladies cardiovasculaires ou de cancers du sein, ne s’observe plus. C’est particulièrement, chez les femmes plus âgées, présentant des facteurs de risques et/ou traitées depuis plus de 10 ans, qu’une légère augmentation du nombre de cancer et d’accidents vasculaire a pu être identifiée. Cette analyse démontre ainsi clairement que le traitement par œstrogènes n’est pas pour toutes les femmes, résume le Pr Bouchard. Il s’adresse aux femmes symptomatiques qui le demandent et chez lesquelles aucun facteur de risque n’est retrouvé. Il doit être démarré dès l’arrêt des règles sans être prolongé au-delà de 10 ans, avec une préférence pour la voie transdermique afin de limiter le risque de phlébite. Pour ces femmes, la réhabilitation d’un tel traitement améliore leur qualité de vie (bouffées de chaleur, sueurs nocturnes), corrige l’atrophie vaginale, la dyspareunie et prévient l’ostéoporose.
Des études réalisées sur l’animal révèlent en outre le rôle protecteur des œstrogènes vis-à-vis du déclin cognitif. Enfin, des essais cliniques doivent débuter avec comme objectif plus général, l’évaluation d’une potentialité préventive des œstrogènes contre les maladies neurodégénératives telles que l’Alzheimer. Le THS semble désormais apporter plus de réponses qu’il ne pose de questions.
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